Partager avec

Exposition

Brigitte Tartière – Papier piqué gravé

Publié le

Brigitte Tartière est plasticienne. Diplômée de l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art, en art mural, elle poursuit sa formation dans l’atelier de gravure de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. En 1982, avec huit amis graveurs de diverses nationalités, elle fonde le groupe La Seine. Chaque année, ces artistes se retrouvent autour d’une exposition de gravure. En décembre 2025, La Seine soufflera ses 44 bougies !

L’artiste pique, coupe, coud et griffe le papier – son support de prédilection. Elle le brûle même. Elle aime piquer depuis son plus jeune âge et reçoit un premier prix de piquage à l’âge de quatre ans. Ce geste qui n’est jamais le même, elle le répète patiemment. Piquer devient un besoin presque vital. Lorsqu’elle pique, elle crée des ouvertures et cherche à faire remonter une lumière qui peut ainsi traverser le papier. Sous les pics répétés, la surface du papier résonne. Le son produit créé un dialogue entre l’artiste et la matière. Brigitte Tartière est attentive à la façon dont chaque papier va lui parler, va réagir. La déformation d’une feuille
entièrement piquée est preuve que le papier prend souffle ; il “ respire ”, l’artiste aussi ! Le piquage est un geste qui revêt une certaine violence, que l’on perçoit d’ailleurs dans ses papiers brûlés au fer à souder. L’artiste travaille le papier avec une large gamme d’outils : aiguilles, plantoir, pic à glace, ébauchoir en buis, mais aussi différents outils qu’elle fabrique. Papier d’Arches – aquarelle ou vélin, washi – papier japonais ou hanji – papier coréen, chacun a sa singularité, sa résonance. Les deux faces, recto et verso sont aussi importantes l’une que l’autre.

L’art de Brigitte Tartière est non-figuratif. Elle a passé son enfance au Maroc. L’artisanat traditionnel marocain a influencé son univers : qu’il s’agisse de moucharabiehs – ces cloisons en bois ajourées par lesquelles on peut voir sans être vu, des plâtres ciselés ou des mosaïques ornementales : les zelliges. Ils ont en commun avec les piquages la répétition qui permet de créer un ensemble susceptible d’être répété à l’infini. Son travail est nourri aussi par des collaborations avec des astrophysiciens et notamment avec Jean-Pierre Luminet qui signe les textes de ses deux livres d’artiste : la nuit brûle et Lumière.

  • Vernissage en présence de l’artiste le vendredi 28 mars à 19h.