Tranquillité publique, sécurité
Tranquillité publique : une action coordonnée de tous les acteurs
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La réunion annuelle du Contrat local de sécurité et prévention de la délinquance (CLSPD) s’est déroulée le 5 juin 2023 à l’Hôtel de ville. L’occasion pour tous les acteurs concernés de signer le Contrat de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
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Cette séance a réuni tous les acteurs de la sécurité et de la prévention de l’agglomération et du Département. Ouverte par Bertrand Affilé, maire de Saint-Herblain, la réunion du CLSPD a permis d’exposer les actions engagées en matière de tranquillité publique.
18 mois après le lancement du schéma local de tranquillité publique à l’échelle du quartier du Grand Bellevue, le bilan est plutôt satisfaisant hormis les épisodes d’une grande violence survenus à la mi-mai. La délinquance est en baisse sensible due à la mobilisation des différents partenaires.
Le Maire demande plus de moyens au Préfet
À la mi-mai 2023, plusieurs incidents graves se sont produits à Saint-Herblain, avec notamment la mort d’un jeune homme à l’arrêt de tramway Neruda. La Ville agit au travers de sa police municipale et de ses animateurs de proximité en coordination avec ses partenaires dans des cadres définis, tels que le Schéma local de Tranquillité Publique (SLTP) sur le quartier Bellevue.
Face à la grande délinquance, le maire demande à l’État d’assurer son pouvoir régalien pour la sécurité de toutes et tous. Les policiers nationaux et les magistrats présents sur l’agglomération nantaise travaillent d’arrache-pied en coordination avec les communes. Mais le constat d’un manque de personnel est criant. C’est pourquoi les élus majoritaires de Saint-Herblain interpellent le Préfet pour demander une augmentation des moyens mis à disposition sur le territoire communal herblinois.
Prenant la parole, le représentant de l’État dans le département a rappelé que la prévention de la délinquance est un travail partenarial au quotidien, de proximité par le biais d’échanges d’informations. « L’agilité des réponses à mettre en œuvre c’est-à-dire la capacité collective à pouvoir imaginer des solutions en fonction de ses compétences et des moyens disponibles apparait comme une nécessité. Des opérations ciblées sur des trafics, des événements sont organisés mais il ne faut jamais abdiquer sur des opérations de sécurité globale » a déclaré Fabrice Rigoulet-Roze qui a poursuivi en soulignant la nécessité de rendre compte des actions et des politiques publiques menées, de la politique partenariale et de pouvoir l’adapter du point de vue du ressenti des concitoyens.
La baisse de la délinquance des périodes de confinement de 2020-2021 se poursuit en 2022 et 2023. Néanmoins, trois quartiers sont immédiatement identifiables au niveau des faits de délinquance : le Sillon de Bretagne avec des incivilités, des vols à l’étalage, des vols de cycles, des rodéos ; le pôle Atlantis avec les vols à la roulotte dans les voitures et le quartier de Bellevue avec des rodéos et du trafic de stupéfiants. La délinquance chute de 31,72% en 2022-2023 ainsi que les atteintes aux biens (-30,40 % depuis 2019). En revanche, les escroqueries augmentent particulièrement sur internet en 2020 et 2021 et, même si les préjudices sont relativement faibles, ces atteintes font l’objet de dépôts de plainte qu’il faut traiter.
La lutte contre les trafics de stupéfiants (en hausse de 49%) et le port illicite d’armes se poursuit. Plusieurs points de deal sont identifiés à la Chicotière, place Mendès-France, rue de Cahors, quartier de Preux, au Sillon, boulevard Allende. Ces trafics sont gênés par les travaux de requalification urbaine qui entraînent leur déplacement.
De son côté, la Ville ne ménage pas ses efforts en matière de prévention de la délinquance. Sa stratégie s’organise selon 3 axes : la prévention primaire, la prévention secondaire et la prévention tertiaire (après la commission des actes). La volonté de la Ville est d’utiliser la prévention primaire (sensibilisation généraliste en direction des mineurs) au service de la prévention secondaire avec un accent sur les mineurs. Ce travail est notamment nécessaire en cas de repérage de situations problématiques.
La prévention primaire se concrétise par les interventions des animateurs de proximité ou de prestataires dans les établissements scolaires. C’est ainsi que la Protection civile intervient dans toutes les classes de 4e pour former les élèves au PSC1 (premiers gestes qui sauvent). En 2022, les animateurs de proximité ont repris un niveau d’animations équivalent à celui de 2019 et ont pu sensibiliser les collégiens à plusieurs problématiques en fonction de la demande des établissements : sécurité routière, addictions, prévention face aux écrans, réseaux sociaux.
Suite à l’information délivrée lors d’une réunion du CLSPD de la hausse des infractions financières, la Ville a organisé une semaine d’actions itinérantes « Stop aux arnaques téléphoniques et numériques » en 2022. Les personnes âgées et retraitées particulièrement vulnérables aux escroqueries ont été ciblées en priorité.
1834
jeunes sensibilisés aux risques et addictions en 2022
886
prospections menées en 2022 dans les espaces publics ce qui représente 1764 heures
79
jeunes positionnés sur les dispositifs leviers en 2022
Les animateurs de proximité sont également présents avec des animations flashs prévention devant les collèges, lors des fêtes de quartier, lors de « ça bouge dans les parcs ». La Racing cup est également un rendez-vous de prévention sur la sécurité routière qui a lieu le premier week-end des vacances d’été au parc du Clos fleuri.
Les animateurs ont véritablement repris leurs prospections dans l’espace public en 2022 avec des missions de veille sociale et de repérage du public. Leur but est de créer le contact et d’organiser des temps d’animations avec les jeunes des quartiers. En 2022, 6 nouveaux mineurs à risques ont été repérés en 2022 dont 4 sur le secteur nord. Les animateurs proposent de les épauler et de les accompagner dans leurs démarches pour trouver un stage, un emploi.
Le travail de veille virtuelle s’est poursuivi avec le pôle jeunesse. Un contact est plus facilement établi avec les jeunes filles sur internet alors qu’elles sont plutôt absentes de l’espace public. L’objectif est de repérer les jeunes entre 20 et 25 ans en difficulté et ensuite de les accompagner. Le service prévention de la délinquance s’adapte au public et propose différents types d’interventions dans l’espace public comme par exemple des créneaux de futsal dans les gymnases, des jeux dans les parcs, des sorties.
La prévention secondaire s’est concrétisée par la poursuite du dispositif de médiation sociale au travers de trois médiateurs bénévoles et d’un coordinateur. Le but est de gérer à froid les conflits de voisinage pour éviter la judiciarisation et l’encombrement des tribunaux. Il s’agit essentiellement de conflits de voisinage à résoudre qui connaissent une augmentation sensible en 2022 notamment sur le secteur Est de la commune. 70 dossiers ont été traités par les médiateurs bénévoles en 2022 et 134 personnes ont été concernées.
A noter que de longue date, la Ville de Saint-Herblain est engagée dans l’accueil de personnes devant réaliser des travaux d’intérêt général et de réparation pénale. En 2022, 200 heures ont été effectuées.
L’objectif est d’activer les dispositifs leviers pour construire des parcours vers l’autonomie et l’émancipation des jeunes repérés.
- L’action « Permis de conduire » de Nantes Métropole avec 8 jeunes concernés en 2022. Le jeune peut préparer le permis de conduire en échange de 150 € et de son engagement à s’inscrire dans un parcours d’insertion et d’un suivi de la Mission locale.
- Les actions jeunesse citoyennes et collectives (AJCC) pour 6 jeunes de 11 à 17 ans : en échange d’une mission citoyenne encadrée par les animateurs de proximité, les jeunes profitent d’un temps de loisirs encadré comme une sortie au laser-game ou dans un parc d’attraction.
- Les actions d’autofinancement pour aider des groupes de jeunes à réaliser leurs projets.
- Les chantiers éducatifs co-animés par les animateurs de proximité et les éducateurs de l’Agence départementale de prévention spécialisée pour des jeunes de 16 à 25 ans déscolarisés et en difficulté d’insertion sociale.
En 2022, la police municipale a accru sa surveillance des abords des établissements scolaires notamment lors de l’entrée et de la sortie des élèves. Cette surveillance a été multipliée par 2,5. En revanche, les opérations tranquillité vacances ont connu une légère baisse. De plus, la police municipale a prêté main forte aux collègues de la Police nationale lors de différentes opérations. Elle agit de façon moins visible au côté du CCAS sur les domiciliations des enfants en lien avec leur scolarisation et sur des questions d’hygiène. Programmées tous les mois, les réunions des groupes de partenariat opérationnel (GPO) pilotés par la Police nationale permettent aux acteurs de prévention et de la tranquillité publique de suivre les problématiques de sécurité dans les quartiers et d’y apporter des réponses. La Police municipale est également présente sur les marchés notamment celui de Bellevue.
Ce Contrat local est le fruit d’un travail partenarial basé sur la solidarité des différents acteurs. Les actions herblinoises se déclinent selon 3 grands objectifs :
- Favoriser l’amélioration des réponses apportées aux femmes victimes (travail sur un protocole de mise à l’abri des personnes victimes de violences conjugales et intrafamiliales, positionnement du CCAS comme relais auprès des professionnels de la Ville quand il y a de situations à traiter, une permanence du CIDFF au Carré des services),
- Renforcer l’efficacité du travail partenarial (formation des agents sur les violences sexistes et sexuelles, conjugales et intrafamiliales, création d’un guide avec le champ d’intervention et les coordonnées des acteurs du territoire)
- Etre une ville co-éducatrice dans le domaine de la prévention et de la sensibilisation à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Une première évaluation est prévue à la prochaine réunion du CLSPD dans un an. Des critères d’évaluation ont été définis quantitativement et qualitativement notamment pour connaître le parcours des femmes victimes de violences.
Les actions du Contrat local de lutte contre les violences sexistes et sexuelles sont au nombre de 5 avec la montée en compétence des citoyennes et citoyens grâce au cycle de débats publics Place publique (en 2021 : le débat La fabrique des hommes violents) ; le réaménagement des cours de récréation comme un lieu d’expériences dans les relations garçons-filles, non-genré, la lutte contre le harcèlement de rue.
Le CIDFF et Solidarité femmes sont notamment partenaires de Citad’elles, lieu d’accueil de femmes victimes de violences à Nantes.