Sel’évidence : un collectif dynamique d’entraide

Bernadette, Bruno, Isabelle ou encore Pascale sont engagés – depuis une dizaine d’année voire davantage – au sein du collectif herblinois « SEL’Evidence à Saint-Herblain » qui compte environ 25 adhérents et adhérentes, appelé communément sélistes. Un Système d’Échange Local – ou SEL – dont les membres échangent entre eux des services, des connaissances et des biens, non pas avec de l’argent, mais bien avec des grains !

Garde d’animaux le temps d’un week-end, prêt d’outils de jardinage, covoiturage pour se rendre à une conférence, partage de patrons de couture, réparation d’un volet roulant, prêt de DVD… À en voir, la première page du site internet du collectif présente une liste abondante d’offres et de demandes de services de toutes sortes ! Chaque membre est invité à proposer des suggestions afin « d’être acteur du collectif et non pas consommateur ».                                                     

Bruno, amateur de photographie et séliste convaincu,  nous explique le fonctionnement de l’échange de services au sein du SEL. Les demandes se font en ligne et génèrent un échange de « bons procédés » sous forme de grains : un grain représente environ une minute, donc une heure de service équivaut à 60 grains. Ces échanges se déroulent au domicile de la personne ayant initié l’annonce. « Ce n’est pas seulement aider à réparer une poignée, c’est aussi échanger entre nous et faire profiter certaines de nos compétences au collectif » déclare Bruno. L’aide apportée doit rester ponctuelle, de courte durée et dans des limites raisonnables. « Il est essentiel de rappeler que le membre du SEL ne doit en aucun cas remplacer un artisan », précise Isabelle Hermann.

Chaque dernier samedi du mois, une dizaine de membres se rassemble pour profiter d’un temps de convivialité : un repas partagé pour ceux et celles qui le désirent, suivi d’une animation. Accueillant, le groupe organise des activités qui sortent de l’ordinaire tels que des ateliers de fabrication de sirop à base de plantes, de lacto-fermentation, des sorties pêche à pied, etc. « Nous sommes friands d’activités qui favorisent la transmission de connaissances, s’expriment les membres du collectif réunis ce jour, et qui nous permettent d’expérimenter de nouvelles pratiques ».

En fonction des envies des uns et des autres, le collectif se retrouve régulièrement  en dehors de ces rendez-vous mensuels : pour une cueillette de fruits d’automne ou à l’image du Festival Photo La Gacilly, auquel les intéressés s’y sont rendu deux ans d’affilée, à l’initiative de Bruno. « Nous pouvons être bien occupés, si l’on prend part à chaque activité proposée ! » s’exclame Isabelle Hermann. « Nous avons l’impression d’être comme une grande bande d’amis qui se retrouvent également en dehors du SEL » renchérit un autre séliste.

La route des SEL est un groupement sel’idaire qui facilite la mise en relation et la rencontre entre les SEL de toute la France, mais aussi étrangers notamment ceux de Suisse ou d’Italie. Dans un esprit de convivialité, de partage et d’échange, les sélistes accueillent et offrent un hébergement à leurs homonymes. Cela peut aussi être une garde de maison et permettre ainsi à une personne de partir elle aussi en vacances. « Durant un voyage, j’ai été accueilli en Suisse par deux familles et à mon tour, j’ai ensuite hébergé des sélistes à vélo » raconte Isabelle Hermann.