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Solidarités - Vie associative

L’homme debout, le travail qui répare

Publié le | Mis à jour le

Créée en 1998, l’association herblinoise permet à des personnes en situation de précarité  sociale ou de fragilité de s’insérer par le travail, grâce à une activité de reconditionnement et de vente d’objets du quotidien.

Dans la zone industrielle de la rue du Tisserand, des hommes et des femmes réceptionnent, trient, réparent et mettent en vente des meubles, des objets de décoration, du petit électroménager, des vêtements ou des livres. Ils sont une vingtaine à s’y consacrer quotidiennement, avec, croit-on lire sur leur visage, la satisfaction d’être autant utile aux autres qu’à eux-mêmes. Car avec cette activité, c’est aussi eux, qu’ils et elles réparent.

L’Homme debout est un chantier d’insertion destiné à des personnes en situation de fragilité. Il peut s’agir de personnes aux RSA ou en chômage de longue durée, en situation de handicap ou sous le coup d’une décision de justice, de personnes migrantes… Ici, elles viennent trouver un nouveau départ, l’opportunité de se construire une nouvelle vie. 

Gwenola Gauvrit - Directrice de l'Homme debout
Des objets divers, peluches, vaisselles, objets de décoration.
L’Homme debout collecte et met en vente toute sorte d’objets.

Attributs du travail

Affectée ce jour-là dans la zone « encadrement » et « jouets de Noël », Nathalie, la cinquantaine rieuse, est l’une des plus anciennes salariées de l’Homme debout. Elle est arrivée ici il y a trois ans, après une perte d’emplois et une reconnaissance de handicap, délivrée par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). « À l’Homme debout, j’ai pu reprendre confiance en moi et développer de nombreuses compétences, témoigne-t-elle. C’est très précieux ce genre de lieux. »

Sélectionnées et orientées par le Conseil départemental, les personnes sous contrat avec l’Homme debout bénéficient d’un accompagnement individuel pour renouer, dixit Gwenola Gauvrit, avec les « attributs du travail ». « Il s’agit de choses basiques comme la ponctualité, la communication, le travail en équipe… Tous ces savoir-être leur permettront, à terme, d’envisager une insertion professionnelle durable. »

Deux types d’activités leur sont proposées : le reconditionnement d’objets, vendus au sein du magasin (lire encadré) ; et la collecte de meubles ou d’objets du quotidien, directement réalisée auprès de particuliers ou d’entreprises, parmi lesquelles, on retrouve quelques grands groupes, à l’instar de Veolia, Vinci, La Poste ou la Caisse d’Épargne. « Nous sommes relativement précurseurs dans ces activités supports de collecte et de mise en vente, souligne Gwenola Gauvrit. On a commencé à une époque où l’on parlait encore très peu de réemploi (lire encadré). »

Portrait de Nathalie, Homme debout
Nathalie a pu retrouver confiance en elle et développer de nouvelles compétences grâce à l’Homme debout.

1 500

m2 de surface totale

3

salariés permanents (1 directrice et 2 encadrants)

23,5

tonnes d’objets collectés en 2024

20

personnes accompagnées par le travail

Le chocolat, indicateur de contentement

Les contrats, d’une durée de deux ans maximum, peuvent être renouvelés à titre dérogatoire pour une troisième année. Des durées relativement longue pour laisser le temps à chacune et chacun de développer ses compétences et de trouver un emploi.

En matière d’insertion par le travail, il ne faut pas brûler les étapes. Pour certains, il y a beaucoup de choses à réapprendre, et l’association est justement là pour leur donner cette chance, toujours avec bienveillance. 

Gwenola Gauvrit - Directrice de l’Homme debout

Au magasin de l’Homme debout, des habitués passent une tête pour donner et prendre quelques nouvelles. Des habitants viennent déposer des dons en s’enquérant de la santé des uns et des autres. Car au-delà de ses missions d’insertion, l’association est aussi un fabricant de liens sociaux. « L’homme debout, c’est effectivement une grande famille, conclut sa directrice, entre deux accolades à des connaissances. Et pour quantifier cette activité, pas besoin de tableau Excel, notre indicateur de contentement, c’est le nombre de boîtes de chocolat qu’on reçoit ! »     

Des meubles alignés.
Le magasin vend des produits à des tarifs très accessibles.

Le magasin de réemploi

Meubles, vêtements, livres, objets de décoration, vélos et trottinettes, électroménager, accessoires de sport… Le magasin de réemploi, véritable caverne aux mille trésors, met en vente les objets issus des dons des particuliers ou des entreprises. Avec une constante : proposer des produits à des tarifs modiques voire symboliques. La gamme de prix varie en effet de quelques centimes à 20 euros maximum.

« Nous ne sommes pas une ressourcerie comme l’était la Ressourcerie de l’île à Rezé, tient d’ailleurs à préciser Gwenola Gauvrit. Nous sommes bien sûr ouverts à toutes et tous, mais notre magasin est destiné en priorité aux personnes en difficulté. On fait d’ailleurs un certain nombre de distributions gratuites pour les plus précaires, qu’ils s‘agissent de travailleurs pauvres, d’étudiants fauchés ou de seniors sans le sou ».

Horaires d’ouverture du magasin : du lundi au mercredi, de 9h30 à 11h45, puis de 14h45 à 16h45 ; le jeudi, de 9h30 à 11h45.