Les marais de l’estuaire : méconnus mais si essentiels

L’exposition présente les marais estuariens que peu de gens connaissent. On parle des marais de la Brière, des marais de Guérande et on oublie les marais estuariens qui bordent la Loire sur les rives sud et nord du fleuve. Le marais de la Pelousière de Saint-Herblain en fait partie. Au total ces marais représentent une superficie de 18 000 hectares, véritables poches naturelles le long du fleuve. Autrefois, il s’agissait de marécages qui, au cours du Moyen-âge, ont été aménagés par des moines assécheurs afin qu’ils deviennent exploitables. Le système hydraulique mis en place permet de retirer l’excédent d’eau lors de la saison hivernale et l’été de faire rentrer l’eau dans le marais. Et qui dit estuaire, dit marée. L’éclusier surveille le degré de salinité de l’eau avant de la faire pénétrer dans le marais. Cet apport d’eau permet le regain, c’est-à-dire de récolter le foin deux fois dans l’année, chose impossible ailleurs.

Ils favorisent la présence d’une biodiversité remarquable avec des espèces qu’on ne trouve pas ailleurs et dont certaines sont protégées et en voie de disparition. Citons la fritillaire pintade et l’Angélique des estuaires. Cette dernière est présente à l’échelle de la planète uniquement dans 4 estuaires français.

Plusieurs écosystèmes s’entremêlent :
• les prairies avec de nombreux insectes,
• les haies qui clôturent les prairies, luttent contre l’érosion des sols et apportent de l’ombre pour le bétail.
• les canaux qui apportent l’eau douce où l’on retrouve l’anguille, de nombreux poissons et d’autres espèces.

Les marais jouent aussi un rôle essentiel de filtre pour les cours d’eau comme la Loire. Ils représentent une sorte de rein apportant une eau plus propre permettant de filtrer les hydrocarbures, les phosphates, les nitrates grâce à la végétation, et notamment les roseaux.

Lors d’événements climatiques extrêmes, ces prairies jouent un rôle d’éponge majeur. Par exemple lors de Xynthia, en février 2010, les marais ont empêché que l’eau ne remonte jusqu’à Nantes et inonde nos villes.

Aux côtés de l’Angélique des estuaires et de la Fritillaire pintade notamment, citons aussi les arbres têtards ou trognes de frênes dont les boursoufflures accueillent une abondante biodiversité (insectes, oiseaux, chauve-souris). Citons aussi les échassiers (cigogne blanche, aigrette, héron), les passereaux (la pie-grièche écorcheur). Du côté des mammifères, on trouve des espèces invasives comme le ragondin.

Plusieurs dispositifs permettent de préserver ces espaces naturels : le dispositif européen Natura 2000, la zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF), la loi Littoral, les zones d’importance pour la conservation des oiseaux ( ZICO) et le dispositif pour protéger les espaces agricoles et naturels (PEAN).

Pour en savoir plus sur les marais estuariens et sur le marais de la Pelousière, des visites commentées et des animations sont proposées en février et mars .

Cette exposition est proposée par les associations Estuarium, l’Étable nantaise et Vous êtes ici.