Dialogue citoyen
Les associations sous l’œil de l’Observatoire
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Avec la conférence inaugurale sur l’évolution de l’engagement bénévole qui s’est tenue au Carré des services le 23 mars 2022, les 21 membres de l’Observatoire citoyen des politiques publiques entrent dans le vif du sujet soumis à leur évaluation : le soutien municipal aux associations.
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Tirés au sort ou désignés à l’automne dernier, habitants, élus, experts, membres d’association et acteurs de la vie économique, se sont engagés bénévolement dans cette nouvelle instance participative : l’. Un regard extérieur et critique sur l’action municipale que la Ville appelle de ses vœux, comme le souligne le maire Bertrand Affilé : « Ils souligneront ce qui est bien, ce qui est moins bien et feront des préconisations qui seront présentées au Conseil municipal : nous nous engageons à les étudier et à y apporter une réponse argumentée ».
Nourrir la réflexion
En préambule à leurs travaux, les membres de l’Observatoire ont bénéficié de formations au premier trimestre 2022, destinées à améliorer leur connaissance des collectivités territoriales et du service public, mais aussi des méthodes d’évaluation des politiques publiques. Ils ont également pu s’informer sur le paysage associatif local et l’accompagnement proposé à celles-ci par la Ville. Le 23 mars dernier, ils se sont réunis pour la première fois en présentiel au Carré des services. Après une visite de l’Espace ressources à la vie associative, installé au 2e étage du Carré, ils ont pu assister à la conférence « Évolutions de l’engagement bénévole : quels impacts pour les associations ? ».
Pour répondre à cette question et échanger avec le public, la Ville avait convié Lionel Prouteau, agrégé de sciences sociales et docteur en économie, dont les recherches portent sur l’économie sociale, les associations et le bénévolat, Carole Orchampt, déléguée générale du et vice-présidente du et Charles Amiot, délégué territorial de l’, association qui mobilise des étudiants pour accompagner des jeunes des quartiers prioritaires.
600
associations à Saint-Herblain
21
millions de bénévoles en France
600
jeunes engagés à l’Afev sur la métropole
Le rapport de chacune et chacun au collectif (« le « je » n’entend plus s’effacer derrière le « nous » »), et le développement de l’engagement dans des regroupements informels et limités dans le temps plutôt que dans des associations structurées, reflètent ainsi pour Lionel Prouteau à la fois le « processus d’individualisation de la société », l’ « injonction à l’autonomie » et la « mobilité géographique accrue des personnes » : « l’engagement n’est plus un don de soi mais de plus en plus une expression de soi ».
Carole Orchampt à quant à elle souligné, avec un sens de la formule à propos, la nécessité de « convertir le bénévole d’un jour en bénévole de toujours ». Pour la déléguée générale du RNMA, cela passe en premier lieu par « l’accueil, l’information, la sensibilisation, et l’intégration du bénévole » et la prise en compte de « inégalités géographiques, sociales, et de genre dans l’accès à l’engagement. »
Pour Charles Amiot, de l’Afev « il n’y a pas de bon ou mauvais engagement, même de courte durée ». Le jeune homme, qui explique que l’Afev a dû adapter ses modalités d’engagement pour « des bénévoles qui ne restent pas longtemps », insiste sur la « nécessité de flexibilité dans le monde associatif pour nous adapter aux contraintes des bénévoles ». L’essentiel étant pour l’Afev de leur proposer une première expérience qui sèmera les graines d’un futur engagement. Un mot qui peut d’ailleurs faire peur : « L’image militante peut être un frein pour certains jeunes ».
Des échanges alimentés par les questions de la salle : « Comment renouveler les modèles de gouvernance parfois pyramidaux ? » interroge une personne quand une autre interpelle « Et le plaisir dans tout ça ? » Pour Carole Orchamps, « les modèles alternatifs existent et commencent à être reconnus par l’État, mais il faut les faire connaitre, les faire exister ! » Lionel Prouteau insiste lui sur l’importance de l’épanouissement et de la sociabilité dans l’engagement bénévole : « Le bénévolat est un échange. Quand le don ne reçoit pas de contre-don, la défection n’est pas loin. » Et Charles Amiot, délégué territorial de l’Afev (fondation étudiante pour la ville) 44 complète « les jeunes veulent être utiles mais veulent aussi que l’engagement leur soit utile : à faire des rencontres, à acquérir et valoriser des compétences… ».
Cette soirée inaugurale a sans aucun doute apporté matière à réflexion aux membres de l’Observatoire. Ils poursuivront leurs travaux pendant 8 mois par des séances de travail mensuelles. Elles permettront tout d’abord de préciser les questions auxquelles ils vont répondre, puis de collecter des informations sur lesquelles baser leur travail, de les analyser et enfin de préparer leurs préconisations.
Laurent Bizien – Collège citoyen
« J’ai été tiré au sort pour faire partie de cet Observatoire citoyen et j’ai accepté avec plaisir car je trouve la démarche très originale. La partie évaluative m’a beaucoup intéressé car moi-même, je m’investis dans la vie de ma commune et, en particulier au niveau associatif. J’ai conscience que c’est un engagement très mobilisateur, sur le temps long, mais j’y souscris complètement. Les citoyens se plaignent suffisamment de ne pas avoir la parole. Donc quand on nous la donne, il faut la prendre. D’autant plus que le sujet qui est à l’ordre du jour de nos recherches – améliorer le soutien à la vie associative – m’intéresse beaucoup. »
Ismaël Minamo, président du RUSH (Rugby Saint-Herblain) – Collège associatif
« Je suis très heureux de m’impliquer dans cet Observatoire, car c’est une façon de s’investir dans la vie de la commune. Les clubs sportifs sont une partie importante de la vie associative de Saint-Herblain et il me semblait important de répondre à cette invitation pour essayer d’améliorer et d’encourager le dynamisme associatif local.
Farida Rebouh – Collège élu
« Cet Observatoire citoyen, c’est une démarche très sincère de notre part, on n’est pas dans l’affichage. Il est à la fois très ouvert et très transparent. La vie associative, c’est un sujet qui concerne tout le monde. Les pistes pour la rendre encore plus diverses et plus dynamiques sont nombreuses et méritent qu’elles soient débattues. Et pour ça, on a besoin d’un regard évaluatif sur ce qu’on fait déjà, avec la participation de citoyens, d’acteurs économiques et associatifs, d’élus mais aussi d’experts. »