L’accueil familial : pourquoi pas vous ?

Héberger à son domicile des personnes âgées ou en situation de handicap, Romain Peyrabout ne l’aurait pas imaginé il y a encore quelques années. Depuis deux ans, cet ancien manager de discothèque accueille pourtant sous son toit Franck et Evan, deux personnes atteintes du spectre de l’autisme, âgées de 22 et 52 ans. « Après la période COVID, j’ai eu envie de changer de vie et de faire quelque chose qui avait du sens, témoigne le quadragénaire, originaire de Brest. Je ne regrette pour rien au monde cette bifurcation : ce que je fais aujourd’hui est tellement enrichissant et valorisant ! »

Comme 150 autres foyers en Loire-Atlantique, cet habitant de Bellevue est accueillant familial. L’activité, qui nécessite un agrément par le Département de Loire-Atlantique, ne nécessite pas de diplôme particulier. « Hormis quelques critères matériels, l’activité d’accueillant familial est accessible à toute personne souhaitant s’engager dans l’accueil et l’accompagnement de personnes âgées ou en situation de handicap, confirme la responsable du service qui gère les agréments, le contrôle des accueillants et le suivi des accueils. Le plus important est d’avoir une grande appétence pour l’aide et le soutien aux personnes vulnérables. »

D’un point de vue pratique, les aspirants à l’accueil doivent disposer d’un habitat répondant aux critères de logement décent, mettre à disposition une chambre d’au moins 9 m². « Ils sont aussi tenus de suivre une formation initiale pour acquérir un socle de compétences techniques. Devenir accueillant familial, c’est un véritable projet de vie. »

Un projet de vie. Romain Peyrabout le constate au jour le jour auprès de Franck et Evan. « Je programme mon quotidien en fonction de leurs besoins, un peu comme si j’avais de grands enfants à la maison, plaisante-t-il. On définit ensemble et en bonne intelligence le programme de la journée. Est-ce qu’ils préfèrent aller marcher, regarder un film ou faire la cuisine ? Chez moi, c’est ouvert et participatif ! » 

Une fois passée le processus de vérification des critères de recevabilité de sa demande et d’évaluation de ses motivations, l’aspirant à l’accueil familial dispose d’un agrément, délivré pour 5 ans (renouvelable) par le Département. Durant son activité, il est soumis à des contrôles réguliers et inopinés pour s’assurer du bien-être des personnes accueillies. En échange de cet engagement, il reçoit une contrepartie financière versée par la personne accueillie. Il dispose de 5 semaines de congés, durant lesquelles les personnes accueillies vont vivre au sein dans leurs familles, chez d’autres accueillants ou dans des structures spécialisées.

Les professionnels du Département le constatent au jour le jour : l’accueil familial offre une alternative précieuse entre le domicile et l’entrée en établissement, type EHPAD ou institut médico-éducatif. Le dispositif permet de créer des liens sociaux (voire affectifs) qui s’avèrent précieux dans la vie quotidienne des personnes accueillies. « En la matière, on a des histoires très belles, avec des accueils qui durent près de 30 ans ! », confie la responsable de l’unité.

Après 1 an et demi de vie commune, le trio formé par Romain Peyrabout, Franck et Evan prend lui aussi des airs de famille. « On vit ensemble et on leur offre une écoute quotidienne, donc forcément, il y a des liens très forts qui se créent entre nous, confirme Romain Peyrabout. C’est toute la beauté de la mission qui nous est confiée. »