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Culture

Histoire de l’art : les conférences décalées de la Maison des Arts

Publié le | Mis à jour le

Rencontre avec Diane Gouard, co-fondatrice du collectif « Les Têtes renversantes », qui intervient régulièrement à la Maison des Arts pour nous plonger dans le secret des artistes et de leurs œuvres.

D'où viennent les Têtes renversantes ?

Avec deux autres historiennes et médiatrices du Musée d’arts [NDLR : Élodie Evezard et Julie Legrand], nous avons lancé en 2016 un format de conférence hybride, mêlant apéro et histoire de l’art. Devant le succès rencontré, nous avons décidé de lancer le collectif des Têtes renversantes, en référence aux œuvres gourmandes et excentriques de Giuseppe Arcimboldo. Nous proposons ainsi divers formats d’intervention, des plus classiques aux plus originales, à l’image des apéro-conférences ou des conférences-spectacles.

Portrait de Diane Gouard, médiatrice culturelle et historienne de l'art
Portrait de Diane Gouard, médiatrice culturelle et historienne de l'art © DR

Pourquoi proposer de nouvelles façons de raconter l’art et son histoire ?

Parce qu’on pense que l’histoire de l’art, aussi passionnante soit-elle, a besoin d’être dépoussiérée. D’où cette approche parfois décalée. D’où aussi, notre volonté de parler à tous les publics, qu’ils s’agissent de résidents d’EHPAD, de jeunes enfants, d’élèves en arts plastiques ou du grand public. Il n’y a pas besoin d’être fin connaisseur de l’art pour assister à nos conférences, bien au contraire !

Justement, comment s’organise les conférences que vous donnez à la Maison des Arts ?

En lien avec le fil rouge annuel de la Maison des Arts [NDLR : le cycle 2024-2025 est consacré aux fêtes populaires (foires, fêtes foraines, et autres bals)], on imagine une série d’interventions sur des thématiques qui ont marqué l’histoire de l’art. En novembre, on s’intéressera par exemple aux clowns et saltimbanques, en s’attardant sur des œuvres de Marc Chagall, Bernard Buffet ou Georges Seurat. On décrit leur esthétique et on revient brièvement sur la vie de leurs créateurs. On prend du temps également pour parler de l’époque dans laquelle elles s’inscrivent. Tout cela évidemment, sans être exhaustif : on aborde juste certains aspects. 

Chaque conférence dure 1 h, ce qui est à la fois suffisamment court pour intéresser tous les publics et suffisamment long pour aborder un certain nombre de choses. On fait ça dans l’auditorium de la Maison des Arts, sauf en mai et juin, où l’on propose des conférences hors-les-murs, en extérieur.  Avec ces rendez-vous, notre volonté est d’être accessible à toutes et tous et de rendre divertissante cette plongé dans l’histoire de l’art 

Diane Gouard - Médiatrice et historienne de l’art, collectif Les Têtes renversantes
Un tableau de Georges Seurat représentant un cheval et un artiste circassien.
La conférence d'histoire de l'art du 13 novembre se concentrera sur la figure des clowns et autres saltimbanques, à l'image de cette huile de Georges Seurat, sobrement intitulée "Le Cirque" (1891, huile sur toile, Paris, Musée d’Orsay).

Quelles sont les formes artistiques présentées ?

On se concentre sur la peinture, la sculpture et la gravure évidemment, qui sont structurantes dans l’histoire de l’art. Mais on aborde aussi d’autres pratiques, comme les installations ou les happenings, qui sont beaucoup utilisés dans l’art contemporain par exemple. 

De quoi parlera-t-on lors des prochaines conférences ?

Elle se tiendra le 13 novembre sur le thème des clowns, acrobates et autres saltimbanques. Un thème fertile pour l’imaginaire ! On se rend compte, en s’y penchant, qu’il y a ainsi une imagerie très riche autour de ce thème. Idem pour la figure de la bohémienne et de la diseuse de bonne aventure qu’on abordera le 11 décembre. On la retrouve beaucoup dans la tradition picturale, notamment au XVIIe siècle, mais pas seulement. Durant cette conférence, on parlera des peintures du Caravage ou de Georges de La Tour, mais aussi des gravures de Gustave Doré ou des détails de tapisserie.  

Des personnages sont réunies autour d'une diseuse de bonne aventure.
"La diseuse de bonne aventure", une œuvre réalisée par Georges de la Tour entre 1633 et 1635 (huile sur toile, New York, Metropolitan)

Au final, pourquoi s’intéresser à l’histoire de l’art ?

Premièrement, pour prendre du plaisir. On sait que contempler une œuvre d’art, ça provoque tout un tas d’émotions qui nous font nous sentir « vivants ». On peut le sentir quand on va au musée ou en regardant un documentaire. On peut aussi le sentir en plongeant dans l’histoire de l’art, dans ce que les artistes ont voulu nous dire de leur temps mais aussi et surtout, de la vie. Et ça franchement, c’est exaltant.

S’intéresser à l’histoire de l’art, ça nous permet également de mieux comprendre une époque et pourquoi les artistes sentent le besoin de s’exprimer sur la violence, l’amour, l’injustice… Et enfin, indirectement, ça nous dit beaucoup de choses sur notre propre époque et les questionnements de notre société.

Le programme détaillé des conférences

Les conférences se tiennent dans l’auditorium de la Maison des Arts, de 18h à 19h.
L’entrée est libre et gratuite pour les conférences des Têtes renversantes.
L’entrée se fait sur inscription pour les conférences de Bertrand Charles, directement à l’accueil de la Maison des Arts, au 02 28 25 25 80 ou via le site maisondesarts.saint-herblain.fr

Avec les Têtes renversantes

  • Mercredi 13 novembre / « En piste… »

Clowns, acrobates, baladins ou contorsionnistes font la magie du cirque. Les artistes d’ailleurs ne s’y trompent pas et les mettent régulièrement en avant dans leurs œuvres…

  • Mercredi 11 décembre / « Sous la tente de Mme Violetta »

Le thème de la bohémienne a largement fasciné les artistes. Ses origines mystérieuses, ses capacités divinatoires, ses costumes bariolés en font un personnage haut en couleur…

  • Mercredi 30 avril. « Règles du jeu / Règles de l’art»

En art aussi on sait jouer mais attention à toujours lire le règlement avant de commencer. Un coup de dé, une suite mathématique, un annuaire téléphonique ou encore des instructions à distance, voici quelques-unes des règles auxquelles s’astreignent Sol Lewitt, Donald Judd et François Morellet.

Avec Bertrand Charles, conférencier animateur de « L’art en mots »

  • Mercredi 5 février / « Bals et kermesses du XVIème de Rubens au Moulin de la Galette de Renoir »

Le bal vient de commencer. C’est cru, c’est baroque, ça vient du Nord ! On chante, on boit, on trinque, on vomit… C’est la vie qui déborde et ses plaisirs avec. À partir de la Kermesse de Rubens, L’Art en mots vous emmène dans une farandole de plaisirs.

  • Mercredi 19 mars / « Quelle foire ! Quand l’art contemporain fait la fête. »

Ballons, fléchettes, jeux de miroirs, trains-fantôme… Quand l’art contemporain prend les atours de la fête foraine, il fait davantage que s’exposer et n’est plus seulement là pour être contemplé. Participation du spectateur, sensations fortes, plaisirs, jeux, l’art est-il une attraction ?