Exposition cartographique : le plan de Masse

Que nous dit la forme d’une ville sur ses habitantes et habitants ? Que nous dit-elle de la nature du sentiment d’appartenance et de l’histoire agrégée de ces personnes qui ont vécu et « vivent » la ville au quotidien ? C’est à ces questions que le graveur et illustrateur Quentin Masse se confronte dans « Ville hybride, cité disparate », l’aboutissement de six mois de résidence à la Maison des Arts, exposé du 3 avril au 18 mai. « Je suis arrivé ici en ne connaissant rien de Saint-Herblain, explique le jeune artiste de 30 ans. Je me suis laissé porter aux hasards des rues et des rencontres pour mieux « sentir » la ville. C’est une méthode de travail très fertile. »

Diplômé de l’école d’illustration Saint-Luc, sise à Bruxelles, Quentin Masse pratique le dessin, la peinture mais aussi des techniques anciennes, comme la xylographie (gravure sur bois). Passionné d’imageries médiévales (NDLR : il projette d’en faire une bande-dessinée), l’artiste développe depuis 2022 des projets de « cartographies narratives », qui sont une autre manière de « raconter » l’histoire d’une ville.

Le projet « Ville hybride, cité disparate » est de ceux-là. Composée de gravures, d’illustrations et de peintures, l’exposition utilise l’outil cartographique pour mieux figurer les curiosités patrimoniales de Saint-Herblain. Mais aussi « les contrastes et dissonances de cette ville nouvelle qui a grandi d’un coup dans les années 60 ».

Affleure ainsi dans le travail de Quentin Masse la pluralité des formes urbanistiques et architecturales qui composent la commune, et leur sédimentation à travers le temps. « Ce qui est singulier à Saint-Herblain, c’est de constater l’attachement des gens à leur quartier, relève Quentin Masse. Il s’en revendique spontanément, comme la survivance d’un temps où Saint-Herblain n’était qu’une petite commune rurale composée de hameaux. C’est fascinant. Et c’est ce que j’essaie de rendre sensible dans mon travail. »