En chemin vers des mobilités plus durables

Entre les nouvelles rames de tramway de la ligne 1, les importants travaux liés à la mise en œuvre des nouvelles lignes de tramway et busway à Nantes, Saint-Herblain et Rezé  ou le lancement des travaux d’aménagement d’axes cyclables magistraux, force est de constater que Nantes métropole, en lien étroit avec les communes, passe à la vitesse supérieure en matière de mobilités durables. Pourquoi ? « Pour offrir des alternatives qualitatives à la voiture individuelle et améliorer la santé des habitantes et habitants » répond sans détour Bertrand Affilé, maire de Saint-Herblain et vice-président de Nantes métropole en charge des stratégies de mobilité et des déplacements.

Saint-Herblain se trouve au cœur de ces changements. Concernant les grands projets, les travaux de l’axe magistral cyclable reliant Couëron à Nantes en passant par le sud de la ville (quai Cormerais) ont démarré cet été. Tout comme ceux qui visent à créer une voie verte entre la Chabossière à Couëron et le Bourg, via la route de la Gâtine. Côté transports en commun, la ligne de bus 54 deviendra Chronobus en septembre 2025 (voir témoignage) ; une nouvelle ligne de tramway rejoindra Rezé en 2027 et « la ligne C3 sera prolongée jusqu’à Laënnec à la rentrée 2026 » ajoute le maire, Bertrand Affilé.

Aujourd’hui, l’aménagement de l’espace public répond à une règle précise. « En matière de mobilités, quand on repense l’espace public, le piéton est toujours prioritaire, explique Céline Leau, responsable de service au pôle de proximité Loire-Chézine. Ensuite, on réfléchit à la place du vélo, du transport en commun et enfin, celle de la voiture ». Exemple récent sur la rue Henri-Radigois, dont les travaux de réaménagement se sont achevés ce printemps : un chaucidou* a remplacé une voie étriquée, donnant davantage de place aux vélos et piétons. Autre exemple, avec la création d’un trottoir sur la rue Konrad Adenauer. Avec la récente installation de la Maison de l’entrepreneuriat et des transitions, il fallait sécuriser ses abords. « Cet été, le couloir de bus a été prolongé sur le boulevard Charles-de-Gaulle avec la création d’un trottoir et la mise en place d’un feu pour sécuriser piétons et vélos », indique Céline Leau.

* Route composée d’une voie centrale pour les automobiles et de deux bandes latérales pour les cyclistes et piétons.

Enfin, il faut citer les petites actions de proximité, comme la création de double-sens cyclables, de marquages plus larges, de ralentisseurs… « Du travail d’orfèvrerie mais qui donne envie de se mettre à la marche à pied ou au vélo, affirme Céline Leau. Nous travaillons aussi sur l’écomobilité scolaire. Tous les abords des groupes scolaires ont été analysés et des aménagements vont être réalisés pour sécuriser les déplacements aux alentours. » Ainsi, des totems et barrières de couleurs seront installés dans les prochains mois. 3 rues scolaires, fermées aux entrées et sorties des enfants, « seront bientôt proposées sur les écoles Beauregard, Stéphane-Hessel et Françoise-Giroud » annonce par ailleurs le maire, Bertrand Affilé. Toujours en lien avec les écoles, l’axe Cheverny-Grands-Bois va être apaisé d’ici 2025 avec la création d’un aménagement cyclable, le réaménagement des parvis des écoles Grands-Bois et Joli-Mai, la végétalisation de l’axe (70 arbres plantés)…

Pour être toujours au plus près des besoins, Nantes métropole imagine également des solutions innovantes, à l’image de l’expérimentation Naolib Micromob’. « Nous l’avons lancée au printemps afin de répondre à la problématique du dernier ou du premier kilomètre, celui qu’il faut faire entre son domicile ou son travail et les transports en commun », rappelle Bertrand Affilé. 8 arrêts avec des trottinettes et des vélos électriques ont ainsi été répartis dans les secteurs Armor, Mitterrand, Bourg et Laënnec. L’expérimentation doit durer 2 ans. Autre nouveauté, « des lignes de covoiturage entre Savenay et Saint-Herblain puis Blain et Saint-Herblain, en complément du dispositif Naolib Covoit’, précise Bénédicte Levionnais, directrice du département mobilités à Nantes métropole. C’est un peu comme une ligne de bus avec des arrêts aménagés et où le temps d’attente ne dépasse pas 5 minutes en heure de pointe. Sauf qu’au lieu du bus, on embarque dans une voiture, sans réservation. »

À long terme, d’ici 2050, la Métropole prévoit également la mise en place d’un Service express régional métropolitain (SERM), qui a vocation à offrir une offre de mobilité multimodale (train, car, bus, vélo, covoiturage) à l’échelle du bassin de mobilités Nantes-Saint-Nazaire.  « Il s’agit d’offrir une offre efficace, fiable, cadencée, facile d’accès à une échelle plus large que la métropole pour offrir des offres alternatives à la voiture individuelle et accélérer la décarbonation des mobilités » précise Bénédicte Levionnais.