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Vie économique

Chantier Brava, constructeur naval reconnu

Publié le | Mis à jour le

Situé sur la rive herblinoise de la Loire, le chantier naval Brava construit et rénove des voiliers en bois. Un savoir-faire reconnu au niveau national.

En 2019, Pierre Cizeau jette l’ancre sur les bords de Loire – au 47 Quai Emile Cormerais – et donne ainsi naissance au chantier naval Brava. « En 2016, j’ai entrepris une reconversion professionnelle en tant que charpentier de marine aux ateliers de l’Enfer à Douarnenez, se remémore l’amateur de voile, de navigation et du travail du bois, je souhaitais exercer un métier passion ». L’activité de l’atelier se concentre à l’origine sur la construction et la rénovation de voiliers en bois : le « Corsaire » (de 1954) et le « Muscadet » (de 1963), puis, elle s’est élargie à une rénovation de voilier en bois massif.

Constructeur exclusif de ces deux modèles historiques et reconnu pour son expertise auprès des associations de propriétaires, le chantier herblinois exporte ses réalisations dans toute la France ainsi qu’à l’étranger. « Nous œuvrons pour des propriétaires demeurant au sein de l’agglomération nantaise, à Paris, à Strasbourg, etc. Un de nos Corsaires a d’ailleurs été livré en Suisse, pour naviguer sur le Lac Léman » déclare le gérant du chantier.

Muscadet et Cormerais, deux modèles historiques

Le chantier naval Brava perpétue la construction du voilier « Le Muscadet », lancé par le chantier Aubin en 1963, à Trentemoult, à quelques encablures de l’atelier herblinois. Au total, 600 exemplaires du « Muscadet » ont été construits au sein des ateliers Aubin. « En accord avec l’association des propriétaires du Muscadet et la famille de l’architecte Philippe Harlé, le chantier Brava est le constructeur exclusif de ce modèle de voilier 100 % en bois depuis 2019 » déclare Pierre Cizeau.

Bien qu’ils soient nombreux à afficher une soixantaine d’années au compteur, environ 300 Muscadets naviguent encore, contre environ 500 Corsaires. « Il est encourageant – pour moi-même et mon équipe constituée de trois personnes – de voir que notre travail contribue à pérenniser cette flotte. Ces bateaux sont particulièrement bien construits et performants… Cela leur a permis de survivre au temps » s’exclame Pierre Cizeau. L’équipe emploie une technique très semblable à celle du XXe siècle, mais « des progrès ont été réalisés sur les colles notamment avec la colle époxy », garantissant une meilleure étanchéité au bateau et permettant de « protéger la coque de toute agression de son environnement marin ».

Au sein du chantier naval, la construction d’un Corsaire requiert environ quatre mois de travail – pour une personne – tandis qu’un Muscadet en demande six. « Chaque pièce en bois nécessite du temps ainsi que plusieurs étapes telles que la découpe des formes, l’assemblage des morceaux entre eux, etc. ».

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Depuis le lancement de l’activité en 2019, les charpentiers du chantier Brava ont construit un Muscadet ainsi que trois Corsaires.

Le Brava 25, un voilier propre au quai Cormerais

Le chantier naval Brava s’apprête à lancer une nouvelle activité : la construction du Brava 25, un pur produit conçu au cœur de l’atelier du 47 quai Émile Cormerais. Pierre Cizeau a souhaité s’essayer à la construction de voiliers en bois plus contemporain, en revisitant « l’esprit du Muscadet », tout en y intégrant le savoir-faire architectural actuel. Pour dessiner ce voilier de 25 pieds (7,50 mètres), Pierre s’est entouré du cabinet d’architecture nantais VPLV Design, spécialisé dans la conception de bateaux de course et en carbone. Cela fait un an que les plans sont finalisés.

Pour l’heure, le chantier herblinois n’a pas – pour le moment – concrétisé le premier modèle du Brava 25, qui espérons le connaîtra le même succès que ses aïeux. « Nous sommes à la recherche de notre premier client afin de faire connaître notre toute première réalisation à la presse ainsi qu’à de futurs acheteurs, précise Pierre Cizeau, nous avons quelques pistes ».