Céline Avril : portrait d’une cheffe d’entreprise

Céline Avril pose ses valises professionnelles à Saint-Herblain à la fin des années 90. « Une localisation pratique pour rejoindre mes magasins, en plein dans le poumon économique de l’agglo », vante l’énergique cheffe d’entreprise.

Issue d’une famille de commerçants – « mon arrière-arrière-grand-père a ouvert son 1er magasin rue Crébillon à Nantes en 1947 », Céline Avril refuse d’opposer chiffre d’affaire et bien-être des salariés : « La finalité, c’est d’être rentable. Mais si vous n’avez pas envie de faire équipe, si vous ne mettez pas d’humanité dans votre boite, ça ne fonctionne pas » martèle celle qui propose le télétravail dans sa holding et réfléchit à la semaine de 4 jours en boutique.

Une conviction autant qu’une nécessité : « Il faut qu’on soit séduisants dans des métiers qui ne sont pas faciles ».  Et où le Covid « a laissé des traces », reconnait l’entrepreneuse qui veut croire aux capacités d’adaptation du secteur du commerce : « Reconnaître l’évolution de la société et les aspirations des salariés tout en poursuivant une activité rentable c’est possible ! Même moi, je m’accorde un jour en télétravail maintenant », avoue-t-elle dans un sourire.

Forgée par l’expérience aussi, la certitude qu’on ne devient pas une bonne cheffe d’entreprise sans être « généreuse de son temps et de sa personne ». Pour Céline Avril, c’est cette disponibilité qui permet de « déceler les qualités des personnes même si les profils sont très différents du vôtre, et d’y voir ce qui va pouvoir aider votre entreprise ». Une ouverture d’esprit qui vise aussi à tirer le meilleur de chacun en « acceptant que le chemin pour arriver à un objectif puisse être différent de celui que j’aurais choisi… tant que le résultat est là ».

En plus d’orchestrer le travail d’une quarantaine de salariés, Céline Avril préside depuis 2018 le Groupement d’intérêt économique (GIE) Atlantis-Le Centre. Autrement dit, l’association des commerçants de la galerie d’Atlantis. Celle qui a le collectif dans le sang n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle a présidé pendant de nombreuses années l’association des commerçants de La Séguinière, à Cholet, où se trouve un autre de ses magasins. Son ambition? Offrir une destination shopping qui fait rêver. « Aujourd’hui, les clients ont accès à tout et en instantané sur Internet. On ne peut plus se contenter d’avoir des magasins ouverts. On doit offrir une destination shopping qui fait rêver : une galerie propre, bien décorée, et des animations ».

Pour parfaire un emploi du temps déjà chargé, Céline Avril siège au conseil d’administration du Réseau entreprendre qui accompagne de jeunes créateurs et créatrices d’entreprises avec pour objectif final de créer de l’emploi par l’entrepreneuriat. En tant que marraine de ces jeunes entrepreneuses et entrepreneurs, elle apprécie de partager son expérience « mais sans faire à la place », insiste-t-elle. Louant l’inventivité et la créativité des futurs chefs et cheffes d’entreprises qu’elle côtoie, elle conçoit son engagement bénévole comme un échange d’expertise : « Dans l’entreprenariat on n’est jamais arrivé nulle part. Quand on est marraine, c’est riche humainement, riche d’ans l’échange : on apprend autant qu’on accompagne ».