Assistantes maternelles : pourquoi pas vous ?

Le secteur de la petite enfance peine à recruter, et notamment sur le métier d’assistante maternelle. Pourtant la profession a fortement évolué vers une professionnalisation accrue et une diversification des façons de travailler, que ce soit en Maison d’assistantes maternelles (MAM), à son domicile comme assistante maternelle indépendante ou salariée rattachée à une crèche familiale. Trois assistantes et un parent nous livrent leurs points de vue.

Rebecca travaille auprès d’enfants depuis le début de sa vie active.  « Je réalise mon rêve de jeunesse de travailler auprès de jeunes enfants » confie la jeune femme. Après l’obtention du CAP petite enfance, Rebecca travaille au domicile de familles avant de franchir le pas de s’installer comme assistante maternelle. Depuis 2015, elle s’occupe d’enfants à son domicile ayant reçu l’agrément du Département.

Formation tout au long de la vie

En se professionnalisant, le métier a connu une évolution fulgurante ces dernières années. « Nous nous inscrivons dans cette évolution avec des obligations de sécurité, d’éveil, de bien-être, d’animations auprès des enfants. Soucieuse d’évoluer dans sa pratique, la jeune femme a suivi de nombreuses formations complémentaires autour de l’éveil musical et de l’expression par signes. Elle profite aussi de toutes les propositions du relais petite enfance comme les conférences thématiques, les matinées d’éveil toutes les 3 semaines. « Le Relais petite enfance, c’est notre allié ! Je n’hésite pas à téléphoner à ses animatrices quand j’ai une question. »

Accompagner l’enfant vers l’autonomie

« D’une certaine façon, nous cumulons plusieurs casquettes : animatrice, cuisinière, psychologue, chanteuse, médiatrice, etc… » expose l’assistante maternelle. « Ce que j’apprécie dans mon métier,  c’est de pouvoir accompagner l’éveil des enfants en encourageant progressivement leur autonomie ». Parmi les qualités requises pour exercer ce métier, Rebecca cite volontiers la patience, l’écoute, la compréhension, l’altruisme et l’empathie notamment. 

Le fait de travailler seule à son domicile n’est pas un problème. « Cela dépend des caractères. Je bénéficie d’une vraie vie sociale notamment grâce au relais petite enfance qui m’a permis de faire connaissance avec deux autres assistantes maternelles indépendantes. Ensemble, nous emmenons les enfants dans les parcs de la ville, écouter des histoires à la médiathèque, jouer à la Ludothèque, et nous leur faisons profiter de certains événements comme le Festival des jeux organisé par la Ville ».

Salariées des familles

Une fois le dossier validé par les services de la Protection maternelle infantile (PMI) du conseil départemental et par la Ville, la MAM a pu ouvrir. Leur projet pédagogique est basé sur le respect du rythme de l’enfant et sur la motricité libre. Aujourd’hui elles accueillent 8 enfants entre 2 mois et demi et 3 ans et demi. Assistantes maternelles indépendantes, elles sont salariées des parents qui établissent leurs fiches de paie avec l’aide d’un site internet dédié. « Nous n’hésitons pas à les accompagner dans les démarches de déclaration mensuelle ainsi que dans le calcul des congés payés » expliquent-elles.

Un travail d’équipe

Le matin, les enfants arrivent de façon échelonnée. L’espace est aménagé afin de favoriser le jeu libre puis une activité est proposée à ceux qui le souhaitent. Vers  11h les enfants déjeunent sur une table adaptée ou sur une chaise semi-haute. « Le fait de travailler collectivement en MAM renforce notre professionnalisme. Nous partageons nos journées entre l’accompagnement des enfants dans leur développement et l’élaboration de nos propositions d’ateliers » se réjouissent Julie et Valentina. Ayant droit à 58 heures de formation annuelle, elles s’autorisent plus facilement ces temps pour faire évoluer leurs pratiques. Si  l’une s’est formée à l’alimentation pour les petits, l’autre s’est penchée sur le jeu libre et l’aménagement des espaces. « Aujourd’hui je m’éclate dans mon travail et j’ai revu ma façon de voir le métier. »

La jeune femme avait besoin de trouver un mode de garde rapidement. Le recours à une assistante maternelle s’est imposé. « J’ai trouvé mon assistante maternelle par le bouche-à-oreille. Je peux déposer ma fille dès 7h30 le matin et la récupérer le soir vers 17h ou 17h30. Elle s’adapte bien à mes horaires. Ma fille grandit bien dans un cadre rassurant. Chaque jour elle fait des progrès et en septembre elle entrera à l’école »

Comme de nombreux métiers, celui d’assistante maternelle se professionnalise de plus en plus. Plusieurs étapes sont nécessaires : tout d’abord, passer deux entretiens dont un à son domicile avec des travailleurs médico-sociaux du conseil départemental. À cette occasion sont examinées les motivations et les conditions d’accueil. L’agrément délivré par le conseil départemental est obtenu pour une durée de 5 ans renouvelable après avoir suivi 120 heures de formation obligatoire : 80 heures avant le 1^er accueil et 40 heures dans les 3 ans qui suivront le 1^er accueil.