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Sport - Vie associative

Agnès Legris : « Le triathlon est un art de vivre »

Publié le | Mis à jour le

Amatrice des courses de longue distance, Agnès Legris est devenue l’été dernier championne de France de triathlon seniors, sous les couleurs du Saint-Herblain triathlon (SHT). Rencontre avec une sportive aussi discrète qu’exigeante.

2,5 km de nage en rivière, 90 km de vélo et 20 km de course à pied. Le menu est fort copieux, mais Agnès Legris, licenciée au Saint-Herblain Triathlon (SHT), a bon appétit. Les agapes digérées en 5 h 39 et 40 secondes, la cinquantenaire est ainsi devenue, l’été dernier, championne de France seniors de triathlon longue distance. Une consécration pour celle qui pratique cette discipline terriblement exigeante depuis 2003. « À l’époque, des copains m’avaient dit : “Tu cours, tu nages et tu pédales pas trop mal. Pourquoi tu n’essaierais pas le triathlon ?” ».

Trois coureuses de triathlon sur un podium. Agnès Legris est au centre, sur la plus haute marche.
Au centre sur la plus haute marche du podium, Agnès Legris, championne de France seniors de triathlon longue distance.

Plan d'entraînement de 10 h

Dont acte. S’en suivront ainsi, pour Agnès Legris, 20 ans de pratique, à courir, pédaler et nager. Entre 2003 et 2007, la sportive dévore jusqu’à 15 h d’entraînement chaque semaine. Après une courte respiration le temps de mettre deux enfants au monde – « j’ai levé le pied sans arrêter », sourit-elle – , Agnès Legris revient à la compétition avec le SwimRun, une discipline créée en Suède au début des années 2000, qui allie course à pied et natation, en binôme et sans temps mort !

Dans la vie, il y a des choses qu’on aime faire “jusqu’au bout”, histoire d’observer où cela nous mène. Avec le triathlon, c’était ça : je voulais voir jusqu’où je pouvais aller, je voulais expérimenter le triathlon dans toutes ses dimensions.

Agnès Legris - Championne de France triathlon longue distance

Hygiène de vie

Après ce détour de quelques années, Agnès Legris se consacre de nouveau au triathlon à son arrivée au SHT, en 2020. Un retour aux sources, agrémenté d’un défi à la hauteur de son grand amour de la discipline : participer aux championnats de France longue distance, catégorie seniors.

La soif du dépassement de soi a un coût. En l’espèce ici : un plan d’entraînement de 10 h par semaine, dans les 6 mois précédant le jour J. « C’est moins qu’au début des années 2000 mais à 50 ans, le corps n’encaisse plus comme à 30 ans, sourit Agnès Legris. Il faut être à l’écoute de ses sensations et de ses limites, être rigoureux sur son hygiène de vie. Sinon, c’est la blessure assurée. »      

La triathlète Agnès Legris en train de courir à l'occasion d'un SwimRun.
Au second plan, Agnès Legris en plein SwimRun. La discipline allie course à pied et nage, en binôme et sans temps mort.

Méditation et art de vivre

Le jour des championnats de France, Agnès Legris réalise une course quasi-parfaite, malgré le temps orageux. Elle offre au SHT son premier titre de champion de France, 22 ans après sa création. « Agnès ne le dira pas car c’est quelqu’un de très modeste, mais cette médaille, l’abnégation dont elle a su faire preuve pour décrocher cette médaille, c’est un modèle pour les licenciés du club, relève Gilles Dufloux, président du SHT. C’est aussi un exemple pour le développement du sport féminin, en particulier le sport féminin de haut niveau. »  

Tout juste revenue de Vichy et de son couronnement comme championne de France, Agnès Legris a repris l’entraînement, (presque) comme si de rien n’était : du renforcement musculaire chaque lundi soir, de la nage en piscine chaque mercredi et jeudi aux aurores (7h30), de la course à pied chaque jeudi soir et une sortie vélo le week-end. Sur cet engagement quasi-quotidien, elle dit : « Certaines personnes de mon entourage trouvent que je m’impose une vie monacale. Mais pour moi, c’est un choix assumé : le triathlon est un art de vivre qui vous reconnecte à votre corps et apaise votre esprit. Et c’est encore plus vrai quand c’est pratiqué dans un club familial et bon enfant comme le SHT ».

Pour la suite, la championne en titre pousserait bien la gourmandise jusqu’aux championnats d’Europe. Une chose est sûre : on n’a pas fini de voir Agnès Legris à la table des grands.

Le SHT, un club à l'esprit "famille"

Fondé en 2002, le Saint-Herblain triathlon (SHT) s’appuie sur des valeurs de convivialité, d’entraide et d’amitié. Il accueille tous les adhérents à partir de 18 ans, quels que soient leurs niveaux de pratique. « À titre d’exemple, quand je suis arrivé il y a 10 ans, je ne savais pas nager le crawl, témoigne Gilles Dufloux, aujourd’hui président et triathlète accompli. C’est l’état d’esprit SHT : venez comme vous êtes. »

Le club propose 7 entraînement par semaine, répartis entre nage (4), course à pied (5), et renforcement musculaire (1). Il propose en outre une sortie vélo chaque week-end. « Tous les entraînements sont menés par des coachs diplômés », précise Gilles Dufloux. Sur la saison en cours, le club rassemble 90 adhérents, dont plus d’une trentaine de femmes. « On est très attentifs à cette dimension, fait remarquer Gilles Dufloux. Pour la saison 2024-2025, on a par exemple mis en place une référente et une sortie vélo dédiée aux féminines. L’idée est de développer encore plus le sport au féminin. »

Envie d’essayer le triathlon ? Plus d’infos auprès du SHT : saintherblaintriathlon.fr