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Nature - Petite enfance, enfance et jeunesse - Vie associative

À la SAEL, des classes vertes pour découvrir la nature

Publié le | Mis à jour le

Chaque année de septembre à juin, la Société des amis de l’école laïque (SAEL) ouvre ses portes à des centaines d’élèves. Au programme : visite des ruchers, du potager et observation des oiseaux. Des actions qui permettent de sensibiliser les enfants au fonctionnement de la nature.

Ce matin-là, devant les tomates et autres courgettes du potager de la SAEL, une grappe d’enfants s’émerveillent à la vue d’une pomme de terre à la peau et la chair entièrement violette. « C’est une vitelotte, une variété très ancienne de pomme de terre qui était beaucoup consommée en France il y a quelques siècles, explique Gilbert Le Guern, animateur bénévole à la SAEL et trésorier adjoint de l’association. C’est important de continuer à faire vivre ces légumes anciens qu’on trouve beaucoup moins dans le commerce aujourd’hui ».

Silence dans l’assistance. Seul un murmure de surprise se fait entendre lorsque l’animateur ouvre la vitelotte, découvrant les subtiles nuances de magenta, irisées de blanc. « C’est tellement beau, on pourra en goûter ? » demandent en chœur les enfants.  

Des enfants découvrent une pomme de terre vitelotte grâce aux bénévoles de la SAEL.
Les enfants de l'école Beauregard découvrent avec surprise une pomme de terre vitelotte grâce aux bénévoles de la SAEL.

Une vie sauvage qui s'épanouit

Comme ces élèves de l’école Stéphane-Hessel, ils sont plusieurs centaines, scolarisés dans différentes écoles de la commune, à être accueillis chaque année à la SAEL, l’une des plus anciennes associations herblinoises (elle fêtera son centenaire en 2028). Installée à la Pelousière, le vaste terrain de l’association fait face aux marais de Tougas, un site connu pour la remarquable diversité de sa faune et de sa flore.

Sur leur terrain, les bénévoles de la SAEL cultivent un potager respectueux des principes de l’agriculture biologique, entretiennent une dizaine de ruches et proposent de nombreuses activités autour de l’observation de la nature. « Quand on accueille les enfants, on leur propose de s’essayer au jardinage ou de découvrir comment fonctionne une ruche, indique Gilbert le Guern. On leur fait faire aussi des balades dans les marais afin qu’ils découvrent qu’à Saint-Herblain, il y a aussi une vie sauvage qui s’épanouit là, derrière l’agitation de la vie citadine. »

La grande salle vitrée de SAEL.
Le terrain et la salle de la SAEL sont installés quartier de la Pelousière, face aux marais de Tougas.

Semer l'avenir

Retour au potager. En file indienne, Maëlle, Justin et Yasmine se relaient à tour de rôle et avec grande application pour semer des pommes de terre qui seront récoltées à l’automne. Pour beaucoup, c’est une découverte de ce que la nature peut offrir lorsqu’on prend soin de l’observer avec attention et de découvrir quelles sont ses rouages.

« Ces générations seront amenées à vivre dans un monde touché par le réchauffement climatique, note une bénévole de l’association. C’est donc important qu’ils soient sensibilisés aux pratiques écologiques. Avec eux, on sème un peu l’avenir. »

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Lors de leurs visites à la SAEL, les enfants mettent les mains à la pâte. Ici, ils préparent des semis de tomates et de pommes de terre.
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Lors de leurs visites à la SAEL, les enfants mettent les mains à la patte. Ici, ils préparent des semis de tomates et de pommes de terre.

9

ruches, dont 6 exploitées pour leur miel

43

classes accueillies en 2023, soit des centaines d’enfants

850

adhérents en 2024

Tandis que certains enfants s’affairent au potager, d’autres partent à la découverte des ruches. Une dizaine a été installée par l’association aux tournants des années 2010. Celles-ci produisent chaque année plusieurs centaines de kilos de miel, vendus aux bénévoles et adhérents de l’association, mais aussi aux habitants lors de la Fête des châtaignes. « Dans une ruche, on peut avoir jusqu’à 40 000 abeilles, explique les bénévoles aux enfants vêtus de combinaisons et de voiles de protection. Elles hibernent tout l’hiver et se réveillent au printemps, dès qu’il fait plus de 15 degrés. Elles commencent alors à produire du miel qui leur sert de réserve de nourriture pendant l’hiver. Et nous, nous en prenons une petite partie pour le mettre sur nos tartines de pain ou dans nos tisanes ! »  

Des enfants devant une ruche.
Protégés d'une combinaison, les enfants découvrent, fascinés, le fonctionnement d'une ruche.
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Les ruches de la SAEL.

Les enfants, fascinés, observent les allers et venues des abeilles, qui se dirigent vers les marais des Tougas pour butiner les fleurs qui s’y trouvent. « Elles apprécient particulièrement les fleurs de Jussie, une espèce envahissante mais très mellifère [NDLR : plante qui produit du pollen et du nectar facilement accessible aux abeilles.] ». 

"Ça essaime"

Quelques semaines plus tard, alors que les enfants sont en vacances, l’association réalise l’extraction de la douceur sucrée pour la mettre en pot. « C’est un excellent miel mais dont la production est très aléatoire car elle dépend notamment de la météo, relève Michel Aubertin, bénévole responsable des essaims. Cette année par exemple, nous n’avons pas pu récolter de miel de printemps à cause de la pluviométrie exceptionnelle et de l’absence de soleil, qui ont « lessivé » le peu de fleurs qu’il y avait. D’habitude, nous le faisons avec les enfants. »

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L'extraction du miel est un rendez-vous important de l'association. En temps normal, deux extractions ont lieu : l'une fin juin pour le miel de printemps, l'autre fin août pour le miel d'été.

Comme chaque année depuis, l’association est aussi confrontée aux ravages du frelon asiatique. « C’est un hyménoptère qui prolifère depuis son arrivée en France, en 2003. Il décime les ruches en se nourrissant des abeilles… Avec nos pièges, nous en capturons entre 10 000 et 15 000 chaque année. Mais c’est une goutte d’eau car c’est une espèce envahissante qui se reproduit très vite », indique Michel Aubertin.  

En complément du rucher et du potager, l’association propose également aux enseignants qui en font la demande, des balades naturalistes et la construction d’objets en bois, comme des nichoirs à mésanges. « Au début, nous avions seulement les enfants de Stéphane-Hessel. Mais depuis quelque temps, ça essaime, les enseignants sont très en demande, déclare Gilbert Le Guern. Nous avons désormais des classes des écoles Beauregard, Jacqueline-Auriol ou du Joli-Mai. C’est très encourageant et ça nous donne envie de continuer à nous investir ».

À la SAEL, des activités toute l'année

En parallèle de l’accueil de classes, l’association propose également un grand nombre d’activités à l’année, à destination des enfants comme des adultes et à des tarifs raisonnables afin que celles-ci soient accessibles au plus grand nombre. Parmi les cours proposés : éveil corporel et musical, danse, musculation, cours d’anglais, apprentissage de la guitare ou de la basse, yoga et pilate, ateliers travail du bois…

Inscriptions et informations détaillées sur le site de l’association : sael-saint-herblain.fr