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Urbanisme, aménagement, travaux

Énergie verte : un méthaniseur en projet

Publié le | Mis à jour le

Le projet d’un méthaniseur est à l’étude par la société ENGIE BiOZ. Son installation est envisagée dans la zone industrielle de la Loire à Saint-Herblain. Focus sur le procédé de méthanisation de la future société de projet "Biométhane des Bords de Loire".

La méthanisation, c’est quoi ?

La méthanisation est un système de production de biogaz ou de biométhane à partir de déchets organiques. La matière organique est dirigée vers une cuve de fermentation couverte appelée digesteur. Cette cuve est équipée d’une membrane ou gazomètre pour récupérer le biogaz. Les déchets organiques sont brassés, chauffés dans cette « grosse panse de vache » qui va produire du biogaz.

Cette fermentation se réalise dans un milieu étanche et sans présence d’oxygène. On parle alors de digestion anaérobie. La matière organique entrante se présente soit sous forme liquide, soit sous forme solide.

90

tonnes de déchets organiques valorisées par jour

100%

de la production de biométhane injectée toute l’année, soit l’équivalent de 111 bus roulant au gaz naturel de ville

25GWh

de biométhane soit l’équivalent 8% de la consommation annuelle en gaz de Saint-Herblain

- 5000 teq CO2/an

de réduction de gaz à effet de serre

14

millions d’€ d’investissement

Les matières organiques entrantes

Les matières organiques peuvent être des biodéchets alimentaires issus des ménages, des grandes et moyennes surfaces ou encore des cantines scolaires mais aussi des graisses, des boues de l’industrie agro-alimentaire, des matières issues de l’agriculture. En fonction de leur état solide ou liquide, elles arrivent sur site par camions bâchés ou par citernes.

En amont du procédé de méthanisation, certaines matières nécessitent une préparation complémentaire comme les biodéchets alimentaires conditionnés. Il s’agit alors de les déconditionner c’est-à-dire de séparer le contenu de son emballage plastique. Commence ensuite la phase d’hygiénisation avec une montée en température à 70°C pendant 1 heure. Enfin arrive la phase de fermentation ou de digestion anaérobie. La gestion des matières entrantes peut générer des odeurs lors de leur manipulation. Les odeurs sont cependant limitées grâce à la gestion des déchets organiques odorants au sein de bâtiments fermés ou de cuves qui seront reliés à des biofiltres.

Le but est de produire une énergie renouvelable et locale, à partir de déchets organiques générés par le territoire de Nantes Métropole et alentours mais également de réduire les gaz à effet de serre. Cela permet aussi de réduire notre dépendance énergétique avec les pays de l’Europe de l’Est et le recours au gaz de schiste. Il s’agit d’un projet de territoire et d’intérêt général tant sur la valorisation des biodéchets que sur la production d’un gaz renouvelable.

Vincent Dubois - Chef de projets chez Engie BIOZ

Le digesteur, le cœur de l’installation

C’est dans le digesteur que se déroule la fabrication du biogaz grâce à l’intervention de bactéries qui dégradent la matière produisant ainsi du biogaz et du digestat. L’objectif est ensuite de produire un équivalent au gaz naturel appelé biométhane dirigé en intégralité et en continu tout au long de l’année vers le réseau de gaz de distribution géré par GRDF. Aucun gaz n’est stocké sur le site sauf une faible quantité (inférieure à une journée de production). Une fois la matière organique digérée, on obtient le digestat –fertilisant naturel – destiné quant à lui à l’épandage sur les parcelles de 25 exploitations agricoles situées dans un rayon de 30 km autour de l’agglomération nantaise.

Cette pratique a le mérite d’éviter l’usage d’engrais de synthèse et ne dégrade pas les sols. Le site de production est contrôlé 24 h sur 24 h par des alarmes, du personnel présent en journée du lundi au vendredi et en astreinte la nuit et le week-end. Le personnel sera formé au pilotage de l’installation, à la maintenance des équipements et à la gestion des risques.

Retombées économiques

D’un budget de 14 millions d’euros, ce projet est financé par ENGIE BiOZ qui pourra faire appel à des financements publics comme le FEDER (fonds européen géré par la Région) ou l’ADEME. L’exploitation du site herblinois « Biométhane en bords de Loire » sera assurée par ENGIE BiOZ pour d’une durée de vie de l’équipement d’au moins 30 ans. L’exploitation du méthaniseur permettra la création de 5 à 6 emplois directs mais également des emplois indirects au sein d’acteurs économiques partenaires (logistique, entreprise de travaux agricoles, maintenance…).

Une enquête publique du 17 avril au 17 mai 2023

Installation classée protection de l’environnement, le projet « Biométhane en bord de Loire » est soumis à une procédure d’autorisation environnementale qui comprend l’organisation d’une enquête publique qui se déroule du 17 avril au 17 mai 2023 avec un registre à disposition à l’Hôtel de Ville de Saint-Herblain et en ligne. Des permanences en mairie de Saint-Herblain sont organisées avec la présence d’un commissaire-enquêteur.

L’implantation herblinoise a été choisie après étude de 5 sites. Si le projet est par la suite validé par la Préfecture de Loire-Atlantique, l’installation est prévue sur un terrain de 2,5 hectares situé entre le quai Émile-Cormerais et la route du Plessis-Bouchet dans la zone industrielle de la Loire.