Vie associative - Vie économique
ATAO électrise vos petites reines
Publié le
ATAO, l’atelier d’insertion par le travail installé à Saint-Herblain depuis 20 ans, a lancé cet automne un nouveau service : l’électrification de vélos. Une nouvelle proposition pour ouvrir la pratique de la bicyclette au plus grand nombre tout en assurant la pérennité de cet atelier d’intérêt général.
De l’extérieur, il ne s’agit que d’un vaste hangar comme on en croise par dizaines dans les zones artisanales herblinoises. À l’intérieur, le décor se fait singulier, presque tout entier dédié à la petite reine : des vélos fraîchement rénovés attendent leurs futurs propriétaires ou locataires quand d’autres, accusant plus franchement leur âge, patientent en rang d’oignon pour une résurrection. Au mur et sur les étagères, des pièces de rechange par centaines, jantes, dérailleurs, pédaliers…
C’est ici, non loin du boulevard Charles-de-Gaulle, quartier Bourg, que l’atelier d’insertion sociale ATAO entretient le vélo de « M. et Mme tout le monde » et donne une seconde vie aux bicyclettes en fin de vie afin de les revendre ou les louer à prix modestes. « Nous sommes installés ici depuis plus de 20 ans, précise Emmanuel Marpaud, le coordinateur de l’atelier. À côté de la partie dédiée à l’automobile, l’atelier vélo s’est considérablement développé ces dernières années, en lien avec la progression des modes doux et les aménagements dédiés qui se multiplient. »
ATAO vélo, c’est une surface d’atelier de 700 m2 pour réparer des vélos, qu’il s’agisse de réaliser le traditionnel entretien annuel ou redonner une seconde vie à ceux que l’on croyait perdu pour la cause. « Nous avons deux grand types d’activités, détaille Emmanuel Marpaud. On travaille d’abord comme un vélociste classique, c’est-à-dire que nous proposons aux personnes qui viennent nous voir des diagnostics pour réparer ou entretenir leur vélo. C’est dans ce cadre que nous donnons la possibilité à celles et ceux qui le souhaitent d’électrifier leur vélo avec le procédé mis au point par l’entreprise Teebike » à savoir une roue, déclinée en différentes tailles de 20 à 28 pouces, et qui permet de bénéficier de 20 %, 50 % ou 99 % d’assistance électrique. Le mécanisme dispose d’une autonomie de 60 km environ, « idéale pour du vélotaffe ou de la balade à la journée. »
Vendue 795 euros et montée gratuitement par ATAO, la roue permet ainsi de bénéficier d’un Vélo à assistance électrique (VAE) à moindre coût. « C’est sûr que ça reste un prix qui n’est pas anodin mais c’est à mettre en regard du coût d’un VAE neuf, 1500 euros à minima, explique Emmanuel Marpaud. C’est avec l’électrification des vélos que nous arriverons à convaincre celles et ceux qui utilisent encore leur voiture pour faire 4 ou 5 km d’utiliser un vélo. »
En plus de cette démarche d’électrification, ATAO propose à la vente ou la location mensuelle des vélos donnés par des particuliers (le dépôt est possible aux horaires d’ouverture de l’atelier), puis entièrement rénovés par la dizaine de mécaniciens de l’atelier qu’elle salarie pour se réinsérer (lire encadré). « La mobilité est un frein considérable à l’emploi et il me semble que nous répondons à une problématique importante avec notre travail », juge Emmanuel Marpaud.
Comptez ainsi 50 euros mensuels pour louer un VAE. Les prix des vélos à la vente, parfaitement fonctionnels, sont eux aussi très attractifs afin d’être accessible au plus grand nombre.
Pour faire réparer, donner, acheter ou louer un vélo : 02 40 92 89 00 ou directement sur place, 7 rue du Lamineur, du lundi au jeudi (8 h 15-12 h, 13 h 30-16 h 30, sauf le mercredi, 15 h 30)
Plus d’infos sur le site d’ATAO.
L'insertion par le travail
Association d’insertion par le travail, ATAO emploie des personnes en « rupture » avec le travail, « soit parce qu’elles ont connu des accidents de vie comme une perte brutale de travail, une séparation, un deuil, une peine de prison…Soit parce qu’elles arrivent tout juste en France et ont besoin de se former tout en apprenant la langue ».
D’une durée de 16 mois, les contrats proposés par ATAO permettent aux employés de s’acclimater progressivement avec le travail salarié (ponctualité, communication, savoir-être…) et d’apprendre les bases d’un métier. « Libre ensuite à celles et ceux qui le souhaitent de continuer dans cette voie ou de se tourner vers un autre domaine. L’important est qu’en passant chez nous, ils auront repris confiance en eux. »