
Animations, festivités - Culture - Nature
Il sculpte le charme de Saint-Herblain
Publié le | Mis à jour le
Depuis quelques jours, les promeneurs du parc du Val de Chézine peuvent rencontrer un artiste en plein travail. Daniel Van de Velde, artiste nantais, y sculpte un arbre tombé à terre après une tempête. Il invite le public à venir découvrir son travail ... et, pourquoi pas, s'essayer à la sculpture jusqu'au 24 avril.
Là où certains voient un arbre tombé au sol, Daniel Van de Velde, lui, voit une œuvre en devenir. C’est ce qui s’est passé le 1er janvier 2025 lorsqu’au cours d’une balade dans le Parc du Val de la Chézine, il aperçoit un charme à terre, balayé quelques mois plus tôt par les vents de la tempête Kirk.
“ Je me suis arrêté net devant la beauté de cet arbre, se souvient l’artiste aux origines néerlandaises. J’y ai vu tout le potentiel artistique et son accessibilité permettait d’envisager un échange avec le public. Je vois mon travail comme un chantier d’art interactif. ” Dès le lendemain, il demande l’autorisation à la Ville de travailler sur ce charme et de faire du Parc du Val de Chézine, son atelier à ciel ouvert.
Depuis la mi-avril, il fait résonner dans le parc du Val de Chézine les coups de marteaux sur sa gouge, cet instrument qui lui sert à évider le tronc et les branches du charme qu’il a segmenté. “ Je les évide en suivant leur trajectoire et leurs articulations, pour ne laisser que quelques cernes – ces anneaux concentriques qui témoignent de la croissance de l’arbre, de sa vitalité, raconte celui qui a d’abord voulu se former au métier de charpentier avant de travailler le bois en tant qu’artiste et, plus tard, de rejoindre les Beaux-arts de Lyon. Dans ce vide, c’est un volume de lumière qui prend forme et rappelle qu’il s’y est passé quelque chose. » Exposées en France et à l’international, ses œuvres sont suspendues dans les airs par des filins ou traversent des cloisons…
Le travail de Daniel Van de Velde s’inscrit, depuis toujours, dans une démarche durable et environnementale. Il n’utilise que des arbres tombés, qu’il sculpte sur le lieu de leur chute. Et s’il aime l’idée que ses œuvres “ voyagent ”, c’est sur un périmètre restreint… à l’échelle d’une métropole, par exemple. Il travaille toujours en lien étroit avec le territoire et veille à ce que son art ne produise aucun déchet : les copeaux seront utilisés par les espaces verts pour du paillage, et les morceaux de bois issus de l’évidement du tronc peuvent être donnés comme bois de chauffage. » Les petites branches me servent souvent pour travailler avec des écoles « , précise celui qui intervient aussi bien dans les établissements scolaires pour initier à l’art que dans les universités pour partager son savoir.
Pour l’instant, tout (ou presque) reste encore à inventer autour du charme de Saint-Herblain. Mais déjà se dessinent un projet d’exposition à la Longère de la Bégraisière et des actions en direction des Herblinois. “ L’échange avec un territoire et ses habitants fait partie intégrante de ma démarche artistique ”, insiste-t-il avant de s’arrêter interrompu par des promeneurs intrigués.
Pour voir l'artiste à l'oeuvre
Daniel Van de Velde est présent jusqu’au 18 avril puis du 22 au 24 avril, de 14 h à 18 h, au Parc de La Chézine (au niveau du 54 boulevard du Val de La Chézine).