Réemploi : du neuf pour la seconde main

Quartier Beauséjour, au nord de Saint-Herblain, on borde, on surfile et on tricote dans la bonne humeur depuis 2021. Aux murs et entre les tables de travail, des pelotes de laine, des boutons par centaines et des rouleaux de tissus aux couleurs éclatantes achèvent de rendre le lieu chaleureux. « Depuis notre ouverture, on a dû récolter près de 10 tonnes de laine. Sachant qu’une pelote fait 50 grammes, je vous laisse imaginer la quantité de matière à laquelle on a donné une seconde vie ! »

Dans ce petit local de l’avenue Courteline, Delphine Vacher met à la vente tous types de produits de mercerie, issus de dons de particuliers ou d’entreprises. Depuis quelques mois, l’association prépare également, avec l’aide de ses 25 bénévoles, des produits finis comme des bananes, des bonnets ou des tote bag. « On les vend ensuite directement à notre boutique ou sur des marchés de créateurs, précise Delphine Vacher. On reçoit toujours un très bon accueil partout où l’on va ! ».

Comme le Petit Grenier, plusieurs dizaines de structures de réemploi (publiques comme privés) existent à Saint-Herblain. Jouet, vélos, mobiliers, vêtements, décoration, produits numériques… Signe des temps, la liste des produits réemployables ne cessent de s’allonger d’année en année. « C’est une démarche qui gagne effectivement en visibilité, pour des raisons à la fois économiques, environnementales et sociales », souligne Marcel Cottin, 1^er adjoint aux finances, qui suit de près les enjeux de réemploi.

D’un point de vue économique, le réemploi permet de créer des activités génératrices de valeur. Sur les plans environnemental et social, les bénéfices sont aussi très importants : diminution du volume des déchets et limitation de la consommation de ressources naturelles, création d’emplois non-délocalisables et propices à la réinsertion, accès à des biens à prix modestes… Selon les chiffres de l’ADEME, plus de 173 000 tonnes de produits ont ainsi été réemployés en 2022 dans l’ameublement, les équipements électroniques et le textile.

Depuis quelques années, la Ville participe elle aussi à la dynamique autour du réemploi. « Notre démarche est double, confirme Marcel Cottin. D’un côté, on favorise l’économie circulaire en interne, via un inventaire précis de nos biens, un encouragement à la sobriété ou la réparation. Et de l’autre, on multiplie les achats publics issus de ce secteur. Le réemploi doit devenir un réflexe dans notre politique d’achat. »

Aujourd’hui compris entre 5 et 20 % selon les catégories de produits, la Ville se donne pour ambition de doubler voire de tripler cette part à l’horizon 2030. Le réemploi a de beaux jours devant lui.