Marie-Hélène Nédelec : « Être sur le terrain, au plus près des habitants »

On la retrouve en cuisine, coupant des champignons Shiitaké et prodiguant ses conseils sur la cuisson la plus adaptée. Comme souvent, Marie-Hélène Nédelec est au four et au moulin. « Je mets la main à la pâte, comme tout un chacun, s’exclame-t-elle. Présider une asso, c’est savoir donner de soi ! ».

Cette figure du milieu associatif, récipiendaire de la Légion d’honneur en 2017, est aujourd’hui à la tête de l’association Environnements Solidaires, sa dizaine de salariés (6 permanents, 3 en contrat d’insertion et 2 en service civique), ses jardins partagés et pédagogiques, sa champignonnière et ses ateliers de réemploi. Une association de quartier, au plus proche des habitantes et habitants de Bellevue, et pour laquelle Marie-Hélène Nédelec, connue comme le loup blanc, ne compte pas ses heures. « C’est prenant comme mission, mais il y a quelque chose de très satisfaisant à donner de soi dans le militantisme associatif, appuie celle qui fut professeure de mathématiques, avant de devenir une retraitée hyperactive. « C’est ma manière de faire bouger les choses : être sur le terrain, au plus près des habitants ».

Ce travail au plus près du terrain, Marie-Hélène l’apprend d’abord comme militante de la  Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), au mitant des années 1970. Arrivée à Saint-Herblain, elle s’engage au début des années 1980 au sein de la Confédération syndicale des familles (CSF) du Sillon de Bretagne pour mener divers ateliers de prévention auprès de ménages précaires.

De cette expérience de terrain naît l’envie de fédérer. Marie-Hélène participe ainsi, avec d’autres, à la création de l’association Ensemble Saint-Herblain autrement (ESHA). Une structure transpartisane et issue de la société civile, qui fera son entrée au conseil municipal de Saint-Herblain en 2001, d’abord dans l’opposition, puis au sein de la majorité portée par l’ancien maire, Charles Gautier.

Entre 2007 et 2020, Marie-Hélène Nédelec occupe ainsi plusieurs délégations stratégiques pour l’amélioration des conditions de vie des populations marginalisées, parmi lesquelles la Politique de la Ville à Saint-Herblain et celle relative aux populations migrantes à la Métropole. Elle s’y implique pour faire avancer les droits des populations Roms, « les plus pauvres parmi les pauvres. » En parallèle de ce travail institutionnel, Marie-Hélène découvre aussi la richesse culturelle de la Roumanie, en devant présidente de l’association Solidarité Roumanie Saint-Herblain Cléja. Plusieurs projets de coopération entre Saint-Herblain et la ville roumaine de Cléja émergent sous son égide.

Durant ces années, elle participe également à la mise en place de la Mous – Maîtrise d’œuvre urbaine et sociale -, un plan d’action dédié à la résorption des bidonvilles. Sur cette aventure politique, elle dit : « Parfois, j’aurais aimé que les choses aillent plus vite car les bidonvilles sont une honte pour notre société. Avec cette Mous, nous avons essayé de faire changer le regard sur les Roms, de montrer que le problème était plus complexe que certains voulaient le croire et que les expulsions ne sont pas une solution. J’aime à penser que nous avons participé à faire bouger les lignes politiques sur ce sujet ».

Dans ses mandats successifs, à la Ville de Saint-Herblain et à la Métropole, Marie-Hélène retient le goût du dialogue pour « faire avancer les choses ». Et surtout, le « travail de terrain ». Elle poursuit : « C’est aussi ce qui m’a donné envie de m’engager au sein d’Environnements Solidaires, une association qui fleurissait de projets enthousiasmants. Et quand on m’a proposé de devenir présidente en 2020, j’ai dit oui ».

Aujourd’hui, Marie-Hélène Nédelec porte haut les valeurs du bénévolat associatif avec cette envie, intacte, de changer les regards.