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Petite enfance, enfance et jeunesse

Jennifer Mabon-Foucray : faire connaître le deuil périnatal

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L’Herblinoise de 36 ans se confie sur la mort in-utero de son fœtus et se bat pour faire avancer la cause des femmes touchées par cette épreuve.

La vie de Jennifer Mabon-Foucray a été parsemée d’épreuves dont celles du deuil périnatal. À trois reprises, ses espoirs de mettre au monde un enfant ont été brisés, soit par la mort du fœtus in-utero, soit par deux fausse-couches. « Mon fils Raphaël est mort in-utero à 7 mois de grossesse. Son cœur a cessé de battre le 17 novembre 2022 et j’ai accouché le 21 novembre ». Depuis, la jeune femme remue ciel et terre pour trouver les raisons du décès.

Une femme sur 4 est concernée par le deuil périnatal. Personne n’en parle et ce n’est pas rendre service aux femmes de ne pas en parler. Quand ça vous arrive, vous ne réagissez pas de la même façon si vous informée ou si vous ne l‘êtes pas ».

Jennifer Mabon-Foucray - Victime d’un deuil périnatal

Déclarée « grossesse à risques », la jeune femme regrette de ne pas avoir été mieux suivie. Elle qui aurait dû rester alitée, continue normalement ses activités de femme hyperactive. Ignorant tout de la vie in-utero, la jeune femme pense que si son enfant ne bouge pas, c’est qu’il dort. Or elle se trompe : un fœtus qui dort continue de bouger dans le ventre de sa mère. Lors de l’échographie, la sage-femme constate que le bébé ne bouge plus et que la jeune femme va devoir accoucher. Cette épreuve va durer 4 jours jusqu’à l’accouchement dans la même salle de travail que les autres parturientes. « Je n’ai rien contre les bébés qui poussent leur premier cri mais c’est très dur pour celles qui perdent le leur » confie Jennifer.

Parler de la détresse des femmes

À l’approche de la journée internationale sur le deuil périnatal le 15 octobre, Jennifer consacre tout son temps à communiquer sur ce qu’est le deuil périnatal. Elle veut que les choses changent, elle veut qu’on parle de ces drames intimes et familiaux qui mettent à mal les couples. Elle voudrait qu’une salle d’accouchement spécifique soit aménagée dans les maternités pour ces femmes endeuillées. Actuellement, afin de soutenir les femmes et les couples confrontés à cette épreuve, elle prépare un livre sur son parcours et les douleurs traversées et est en cours de création d’une association : mamanangederaphael. Elle a aussi ouvert un compte Instagram du même nom.