Mois Bleu : un autre regard sur le vieillissement

Un exercice stimulant la mémoire, suivi d’un lancer de balles pour travailler la motricité et la précision. Voici un petit aperçu des activités proposées le 7 octobre à l’occasion des olympiades organisées au Vigneau.

Pour la 5^e année consécutive, la Ville accueille cet après-midi ludique et festif à destination des seniors, mobilisant tout autant le corps que le cerveau. Particularité de ce temps fort : il est entièrement préparé par des élèves de 1^ère du lycée Sacré-Cœur, installé quartier Bellevue. « Ce sont des jeunes de 16 ou 17 ans qui évoluent en section animation, c’est-à-dire qu’ils se destinent à travailler soit avec des jeunes enfants soit avec des personnes âgées, précise Laureline Lassale, enseignante au lycée et responsable des élèves engagés dans la démarche. La construction de cet après-midi,  c’est un projet de classe de 6 semaines, à raison d’une douzaine de séance de travail. »

Aidés par leur enseignante et nourris de l’expérience des précédentes éditions, les élèves ont construit, depuis début septembre, un enchaînement d’activités. Ils les réaliseront le jour J en équipes intergénérationnelles. Au programme : des jeux d’agilité et de logique, des parcours de mobilité, du lancer de précision… « Ce sont des activités adaptées à la situation physique et aux besoins de chacun, précise Laureline Lassale. On sait que le mouvement est primordial, même quand on avance en âge. Pour les personnes âgées, c’est une source de bien-être. » 

L’après-midi est aussi pensé comme un moment privilégié de partage et de dialogue entre les jeunes et seniors présents, souligne Laureline Lassale. « Au début, les élèves sont intimidés par les seniors, ils ont peu l’habitude de les côtoyer dans leur quotidien. Et puis, durant les activités, les barrières tombent et il y a quelque chose de très beau qui se créent entre eux. C’est un moment très enrichissant pour tout le monde, les jeunes et les personnes âgées en ressortent souvent très émus ». 

En vieillissant, peux-t-on garder une vie affective et sexuelle ? Cette question taraude de nombreuses personnes entre 50 et 80 ans. Sébastien Landry, sexologue clinicien, chercheur en santé sexuelle à l’Université de Poitiers est invité au Mois bleu, dans le cadre d’une conférence-débat.

Il apportera son analyse en expliquant le poids du vieillissement sur les capacités sexuelles et délivrera des conseils. « Mon but est de déconstruire les mythes et croyances sur la sexualité car ils peuvent avoir des répercussions sur la vie du couple » explique Sébastien Landry, également spécialiste en psycho-onco-sexologie et praticien à la clinique des violences sexuelles. « C’est un sujet qui préoccupe tout le monde car les médecins n’abordent pas le sujet et les questions restent en suspens. Pour donner des exemples : les conséquences de la ménopause ou la poursuite de la sexualité chez la personne malade atteinte d’un cancer ou de diabète. Pourtant, des solutions existent et il faut en parler. »

Durant ce temps d’échange, Sébastien Landry étend rassurer son auditoire. D’abord parce que la sexualité n’est pas un passage obligé pour dire qu’on s’aime. L’âge avançant, la relation devient en effet plus émotionnelle, moins basée sur la performance physique. Ensuite, pour rappeler qu’il y a autant de forme de sexualités que de couples. Sébastien Landry, auteur de  « La sexualité ne prend pas sa retraite » aux éditions In Press, s’appuie ainsi sur des témoignages recueillis au fil de sa pratique de sexologue, comme celui des femmes qui découvrent le plaisir à 70 ans ou ces couples qui maintiennent une vie sexuelle, malgré la maladie ou le handicap.

Cette conférence « Aimer toujours, aimer encore » sera suivie d’un temps de questions et d’échanges.