Nature
Construire la ville écologique
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Consciente des défis qu’impose le changement climatique, Saint-Herblain est engagée depuis plusieurs années dans la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre et la préservation de la biodiversité. Cette transition écologique et sociale du service public herblinois se double d’un soutien actif aux acteurs et actrices du territoire qui développent une démarche vertueuse en matière environnementale.
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Réduire les émissions de gaz à effet de serre pour rester dans le sillage de l’Accord de Paris sur le climat et limiter ainsi l’augmentation moyenne de la température mondiale à 1,5 degrés. C’est tout l’enjeu des prochaines années. À son niveau, Saint-Herblain prend sa part de longue date dans cette mobilisation collective pour une transition écologique et sociale.
« L’enjeu, c’est de faire en sorte que le service public herblinois soit exemplaire et continue de montrer la voie en matière écologique, tout en préservant la qualité du service rendu aux habitantes et habitants », résume Franck Sina, directeur général des services.
Ce volontarisme passe par la rénovation de nombreux équipements publics, afin de diminuer leur consommation énergétique. Ce fut le cas, ces dernières années, pour les équipements sportifs (la halle de tennis de l’Orvasserie, les gymnases de la Changetterie ou de la Bourgonnière…) ou les écoles (les groupes scolaires Jacqueline-Auriol ou des Buzardières par exemple). Dans un avenir proche, le centre socioculturel du Soleil-Levant, l’école de la Bernardière ou encore l’Hôtel de Ville seront quelques-uns des équipements à connaître une importante amélioration de leurs performances énergétiques. La Ville montre ainsi la voie pour limiter concrètement le réchauffement climatique.
26 000
killowattheures d’électricité photovoltaïque produite par la Ville en 2022, soit la consommation annuelle d’un gymnase
80
tonnes de bois provenant de l’entretien des espaces verts valorisés pour chauffer la médiathèque Charles-Gautier-Hermeland
1,6
millions d’euros consacrés en 2023 à l’achat de véhicules électriques
1300
agents et agentes de la Ville formés aux enjeux de la transition écologique
Cette sobriété se décline également dans le développement du réemploi, à l’image du parc de smartphones du personnel municipal. Près de 400 smartphones reconditionnés ont ainsi été acquis en 2019, pour un montant total de 70 000 euros. Soit une économie de l’ordre de 25 % par rapport au neuf. Une démarche qui permet en même temps à la Ville de réduire son impact écologique.
Saint-Herblain cherche également à développer la vente aux enchères afin de permettre le réemploi de biens qu’elle n’utilise plus. Elle s’est ainsi abonnée, à l’automne 2022, à la plateforme Agorastore, qui met en relation collectivités, entreprises et organismes publics. Autre boucle vertueuse : celle mise en place sur le marché de Bellevue avec la récupération des biodéchets. Ceux-ci sont ensuite valorisés en compost par l’association des Alchimistes (lire p.19) et termineront dans les espaces verts de Saint-Herblain ou d’autres communes de la métropole.
Autre élément structurant dans l’action de la Ville : protéger et développer les espaces naturels. Près de 40 % de la surface de la commune est déjà recouverte d’espaces verts et de zones humides. Ce qui permet à la fois de préserver la biodiversité et de mieux s’adapter au climat de demain. Et ces espaces sont appelés à s’étendre. En témoigne cette initiative lancée en 2022 visant à planter un végétal à chaque naissance de petits Herblinois ou Herblinoises. Après la coulée verte de la Rabotière à l’automne 2022, ça sera au tour du chemin de la Hachère (lire p.9) d’en bénéficier en novembre prochain. En tout, d’ici 2026, entre 3 000 et 4 000 végétaux seront ainsi mis en terre.
Autre projet important : la renaturation des cours d’écoles et de crèches. Plantations d’arbres et d’arbustes, création de surfaces de pleine terre et de zones humides… Après Confetti en 2023, l’école du Joli-Mai et la crèche Méli-Mélo seront les prochains équipements concernés. En tout, 900 000 euros vont être consacrés par la Ville à cette démarche qui concernera 20 cours d’équipements scolaires et de petite enfance.
Le BEGES trace la voie
Le BEGES. Cinq lettres pour Bilan des gaz à effet de serre. Obligatoire pour les Villes de plus de 50 000 habitants et habitantes, le document permet d’avoir une vision globale de la quantité de gaz à effet de serre émise directement (construction de nouveaux équipements, achat de matériel…) ou indirectement (déplacement des usagères et usagers jusqu’au service public) par la collectivité sur une année.
Saint-Herblain, qui dépassera ce seuil démographique au prochain recensement, a décidé d’anticiper l’obligation et de produire son premier BEGES dès 2023. Objectif : avoir une meilleure vision des principaux postes d’émission de gaz à effet de serre, et donc être plus efficace dans ses stratégies de réduction.
La Ville soutient également, en parallèle de ses propres projets, les acteurs et actrices du territoire qui s’engagent dans cette démarche. À l’image de la Petite ferme urbaine gérée par l’association Environnements solidaires, qui projette de développer des champignonnières et des espaces de maraîchage quartier Bellevue. Ou encore, le riche tissu associatif (Bretagne vivante, LPO…) qui intervient de manière récurrente à la Longère de la Bégraisière (lire P.19).
« La stratégie bas-carbone est devenue un élément structurant de l’action de la Ville, elle va irriguer toutes nos politiques publiques, conclut Marcel Cottin, premier adjoint au maire en charge de ce dossier. Cela implique un profond changement de mentalité, car désormais, tous les projets du mandat vont être passés au crible de la transition écologique. »
Montre-moi ton empreinte...carbone
Chaque Français émet en moyenne 9 tonnes d’équivalent carbone par an (près de 15 tonnes pour un Nord-Américain). Pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat, il faudrait baisser ce niveau à 2 tonnes équivalent carbone. Afin de mieux connaître son impact en la matière, il existe un outil en ligne gratuit et anonyme. Le poids de chaque secteur (transport, alimentation, logement…) est calculé puis agrégé, permettant d’avoir une vision précise de ses postes d’émission.
Pour tester le calculateur, rendez-vous sur nosgestesclimat.fr
Matthieu Oueslati, coordinateur de l'association Environnements solidaires
« Et ça, ce sont des arbres à kiwis, ils font des lianes et s’accrochent à la tonnelle ». Pour les enfants (ou les plus grands) de passage, il y a toujours une curiosité à découvrir la Petite ferme urbaine, cet espace pédagogique niché en pied d’immeubles au cœur de Bellevue et géré par l’association Environnements Solidaires. « Ici, on cultive des fruits et légumes, on élève des poules, on composte, on expérimente des techniques inspirées de l’agroécologie…, énumère Mathieu Oueslati, coordinateur technique. Le lieu a surtout une vocation de sensibilisation et d’éducation à la nature, on accueille de nombreuses classes chaque semaine. »
« Créer du lien par la nature »
Depuis sa création en 2015, ce petit havre de paix, soutenu par la Ville et Atlantique Habitation, a été investi par de nombreux habitants et habitantes qui « s’arrêtent prendre la café et discuter, qui passent nous aider pour l’entretien des bacs ou viennent simplement récupérer des légumes. On en crée du lien avec la nature », sourit Mathieu Oueslati.
Benjamin Pollet et Salomé Halim, coordinateurs de l'entreprise sociale Les Alchimistes
Favoriser le retour à la terre… des produits issus de la terre. Cette boucle vertueuse du compostage, Benjamin Pollet et Chloé Halim s’en font les consciencieux porte-parole au sein de l’entreprise sociale des Alchimistes. Depuis juillet 2023, ils interviennent sur le marché de Bellevue à l’initiative de la Ville pour récupérer les biodéchets non consommables des commerçants. « Le matin, on amène des bacs aux primeurs pour qu’ils y déposent leurs denrées à jeter, explique Benjamin Pollet, coordinateur des Alchimistes. En fin de marché, on vient les récupérer, puis on les envoie sur notre site de valorisation, à Rezé ».
« Le compostage, une boucle vertueuse »
Benjamin Pollet estime ainsi à 70 tonnes la quantité de biodéchets valorisables chaque année. « Ça nous permettra de produire l’équivalent de 10 tonnes de compost, qui sont ensuite revendus aux espaces verts des communes de la métropole, à des commerçants, des paysans ou des particuliers. Le compostage, c’est une vraie boucle vertueuse »
Pour récupérer du compost auprès des Alchimistes : 02 85 52 99 49