Mathilde Brichart : « L’éducation sexuelle : pas d’âge pour en parler »

Savez-vous que l’âge moyen du premier visionnage d’images pornographiques est de 14 ans, que plus de 80 % des victimes d’inceste et de violences sexuelles ont moins de 15 ans ? Face à ces chiffres édifiants, de jeunes adultes ont décidé d’agir pour développer des outils d’éducation sexuelle en direction des jeunes.

Mathilde Brichart est Herblinoise. Avec un groupe d’amis, cette jeune femme a été animatrice en centres de loisirs puis formatrice de futurs animateurs. Toutes et tous ont constaté des comportements déviants dans les relations entre les garçons et les filles. Par exemple des blagues sexistes, une absence totale de conscience de la notion d’intimité, des propos à connotation sexuelle sur le physique etc… « Insatisfaits des réponses apportées, nous avons souhaité travailler sur ces sujets en renforçant nos outils puis nous avons créé l’association DisQutons dans l’objectif de diffuser de l’information sur l’éducation sexuelle et affective aux jeunes, aux professionnels et aux parents » explique Mathilde, devenue professeure des écoles.

Aujourd’hui l’association DisQutons dispose d’un site internet qui s’avère être une véritable mine d’informations classées par filtres (tranches d’âges, supports – livres, bandes dessinées, podcasts, animations, films, documentaires, jeu de société etc – profils, âges, thématiques, publics, langues, prix, niveau de confiance). Forte de 20 membres et d’un salarié animateur socio-éducatif chargé d’interventions, l’association est active sur le territoire de l’agglomération nantaise et partout en France dès qu’elle est sollicitée. Elle se mobilise lors de temps forts comme en novembre 2022 à l’occasion des Assises nationales contre le sexisme ou dernièrement pour fêter les 20 ans de l’atelier des initiatives. L’association intervient sur demande auprès des établissements scolaires dès la maternelle jusqu’au lycée, lors d’ateliers autour de la parentalité dans les centres socioculturels, les associations, les centres de loisirs ou les tiers-lieux.

La jeune femme reste convaincue qu’il existe peu de lieux pour parler de ces questions. Alors que 21 séances d’éducation sexuelle devraient se tenir de la classe de sixième à la Terminale, les élèves n’en suivent que 2,7 en moyenne. « Les professionnels de l’éducation et de l’animation se sentent souvent démunis face à cette thématique. C’est souvent un sujet jugé secondaire » estime la jeune femme. D’où l’importance de cette association dont les valeurs sont fondées sur l’égalité entre les femmes et les hommes, le respect des principes de laïcité et de neutralité, des lois en vigueur et les valeurs humanistes.

Plus d’infos sur www.disqutons.fr
Contact : bonjour@disqutons.fr